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Hausse prévue de 3 à 5 % du panier d’épicerie en 2021

SYL­VAIN CHAR­LE­BOIS Cher­cheur uni­ver­si­taire
SYL­VAIN CHAR­LE­BOIS Cher­cheur uni­ver­si­taire

Le prix des aliments s’annonce plus salé pour les familles québécoises, l’an prochain, conséquence notamment des impacts de la pandémie. Selon un rapport, la facture du panier d’épicerie pourrait enregistrer sa plus forte hausse en plus d’une décennie.

L’Université Dalhousie, l’Université de Guelph, l’Université de la Saskatchewan et l’Université de la Colombie-Britannique publient aujourd’hui la 11e édition du Rapport sur les prix alimentaires canadiens.

Selon les prévisions des chercheurs, une famille de deux adultes (31 à 50 ans) et de deux enfants, un garçon (14-18) et une fille (9-13), devra débourser 695 $ (sans compter les dépenses dans les restaurants) de plus pour se nourrir l’an prochain qu’en 2020.

Il s’agit d’un record depuis la première mouture de ce rapport. La facture moyenne pour ce ménage devrait atteindre 13 907 $.

Le rapport mentionne que les prix globaux des denrées alimentaires devraient augmenter partout au pays entre « 3 % et 5 % », entre autres, en raison des effets continus de la COVID-19 sur la chaîne agroalimentaire.

Pour le Québec, en 2021, les chercheurs estiment que la hausse des prix devrait être « aux alentours de 4 % ».

« De plus en plus, les gens vont devoir consacrer davantage de leur budget à la nourriture. Nous sommes en train de quitter une ère de l’alimentation abordable », avance le directeur du laboratoire en science analytique agroalimentaire de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.

CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Ce sont les amateurs de viandes qui devront piger davantage dans leur poche en 2021. Le bond de la facture devrait varier entre 4,5 % et 6,5 %. Une hausse similaire est prévue pour les légumes. Les produits de la boulangerie devraient également s’avérer plus coûteux (3,5 % à 5,5 %).

Selon Annie Mondou, qui demeure avec son conjoint, leurs quatre enfants, ainsi que sa mère, la nouvelle hausse du panier d’épicerie se digère mal, même si elle assure ne pas se « priver » pour bien manger.

DIFFICILE À AVALER

Elle a dépensé 800 $ en nourriture cette semaine, plus qu’à l’habitude en raison du temps des Fêtes.

« Je suis à bout », réagit-elle. « Si tout augmente, c’est sûr et certain qu’on va devoir changer certaines habitudes. Un moment donné, il faut économiser un peu », ajoute-t-elle.

En plus des impacts de la COVID-19 et des changements climatiques, M. Charlebois est d’avis que la croissance des plateformes de commerce en ligne, la fermeture des restaurants, l’interdiction de certains plastiques à usage unique et l’arrivée d’un nouveau président chez nos voisins du Sud devraient influencer, au cours des prochains mois, le coût des aliments.

Selon le rapport, la hausse moyenne du coût des aliments, entre octobre 2019 et septembre 2020, a été de 2,7 %.

– Avec la collaboration de Julien McEvoy