Le Journal de Montréal

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MARIE-FRANCE BORNAIS

Dans un troisième roman très attendu, Maud Ankaoua accompagne ses fidèles lecteurs et lectrices sur les sentiers de l’amour, y compris l’amour de soi. Elle raconte les défis rencontrés par Constance, une jeune avocate qui devra apprendre à la dure à établir ses priorités et replacer ses valeurs. En guise de période d’essai pour un job de rêve, elle devra parcourir pendant trois mois le fameux chemin de pèlerinage de Compostelle. Une expérience transformatrice.

Constance s’engage – un peu à reculons – à parcourir le mythique chemin de Compostelle, qui s’étire de la France jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. Un chemin mythique, emprunté par des milliers de pèlerins depuis le Moyen-Âge, qui traverse des paysages à couper le souffle et des villes chargées d’histoire.

Pourtant, elle s’imagine mal parcourir à pied les 1365 kilomètres qui séparent Paris de son but, au nord-ouest de l’Espagne. Et elle peine à s’éloigner de l’homme qu’elle aime, Lucas.

Au fil des étapes et des rencontres, Constance se laisse prendre par la magie du chemin. Elle se lie d’amitié avec deux autres randonneuses, Louise et Manon. Plus elle marche, plus elle prend conscience de sa dépendance amoureuse, développe un intérêt pour les autres et apprend enfin à se choisir, elle.

EXPÉRIENCE AUTHENTIQUE

Maud Ankaoua, fidèle à elle-même, s’est lancée sur le chemin de Compostelle pour vivre l’expérience pleinement.

« Quand j’écris, 90 % de mes livres sont vrais », révèle-t-elle en entrevue.

« Les endroits sont vrais, les personnages secondaires sont vrais. Je suis une très mauvaise romancière parce que je n’invente pas les histoires : je les vis. J’ai besoin de les vivre. Je me sers de beaucoup de choses qu’il y a autour de moi. Bien sûr, je fais Compostelle. J’emmène même des lecteurs sur Compostelle. Et Compostelle, je le fais depuis des années », dit-elle en expliquant qu’elle a marché la portion française au départ du Puy-en-Velay, et aimerait un jour faire le trajet dans sa totalité.

Avant d’être une randonnée, Compostelle est un pèlerinage, explique-t-elle.

« Je le fais dans une démarche pas forcément religieuse, mais il y a un chemin très spirituel autour de Compostelle. J’emmène des lecteurs de partout dans le monde – il y a même deux Québécoises qui sont venues de Montréal cet été pour faire Compostelle avec moi. L’idée, c’est de partager à coeur ouvert ce qu’on est en train de vivre, un peu comme je le raconte dans le livre.

« C’est pour moi un chemin salvateur, que ce soit de le faire seul, de le faire en couple, en groupe aussi. C’est toujours un moment très particulier, Compostelle. »

AFFRONTER SES PEURS

Constance, l’héroïne du roman, est d’abord réticente et n’est pas heureuse de porter des vêtements de sport ni de manger avec des inconnus. Elle doit apprendre à mettre le luxe et les barrières de côté. Et elle doit affronter ses peurs.

« C’est étonnant parce qu’on arrive à Compostelle avec toutes nos peurs. C’est pour ça que nos sacs à dos sont souvent chargés, au départ. Et plus on marche, plus on se rend compte qu’on a l’essentiel en nous, dans notre coeur. On n’a pas besoin de grand-chose sur le chemin parce que, déjà, on trouve à manger, on peut dormir dans plein d’endroits. »

Maud explique qu’on apporte aussi une grande quantité de ce qu’elle appelle les « au cas où » : au cas où j’ai faim, au cas où j’ai peur, au cas où je suis malade, au cas où je m’ennuie.

« On part avec des kilos et des kilos parce qu’on a peur de plein de choses. Tout ce qu’on porte sur notre dos, c’est nos peurs. Et elles sont très lourdes, quand on marche sur plusieurs kilomètres. Quand on enlève toutes ces peurs, on devient plus léger parce qu’il ne reste plus grand-chose dans le sac ! L’essentiel. »

SOMMAIRE

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2023-01-21T08:00:00.0000000Z

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