Le Journal de Montréal

SOLITAIRE ET RASSEMBLEUR

SARAH-ÉMILIE NAULT ■ L’album Crushed Grapes est disponible sur les plateformes

« Tu ne peux pas vraiment te sauver de toi-même », explique Jason Bajada. Comme il est dans la nature de l’auteur-compositeur-interprète d’explorer différents styles musicaux, il allait de soi que son 8e album soit un amalgame de tout ce qui le fait vibrer. Ce nouvel opus intitulé Grapes est décrit comme une « salade de fruits de thèmes, d’arrangements, de textes et d’orchestrations » par son créateur.

« Je suis tout le temps touché et cela me surprend toujours quand quelqu’un prend le temps d’écouter un de mes albums », explique l’artiste originaire de Montréal, qui a récemment fait un retour dans les Laurentides qui l’ont vu grandir.

Humble, ouvert et généreux, Jason Bajada n’hésite pas à mentionner les moments sombres vécus il y a environ six ans pour raconter son évolution personnelle et musicale (sa dépression, son anxiété et le fait qu’il soit « passé très près de ne plus être là »).

L’artiste, qui a plongé dans la musique à l’âge de 9 ans et entamé sa carrière à 15 ans, a aussi eu un bon moment de recul pour pouvoir comprendre et bien présenter au monde cet album. Celui-ci était prêt à être lancé depuis trois ans déjà.

« C’est un album qui s’est fait graduellement, raconte le musicien de 41 ans. À cause du procédé, entre autres. J’ai fait les choses à l’envers qu’à l’habitude ; j’ai fait l’album puis je suis allé voir Audiogram avec mon album complété. C’est vraiment un album studio avec beaucoup d’orchestrations et d’amour. Chaque chanson est habillée et riche en sonorité. »

Composé ici, aux îles de la Madeleine, là, à New York et à Los Angeles, avant que ne se pointe la pandémie, Crushed Grapes tient son nom d’un passage du roman Ask the Dust de John Fante. On y comparait les yeux d’une femme ayant pleuré toutes les larmes de son corps à des raisins écrasés et desséchés (crushed grapes). Une image qui a charmé Bajada et qui reflétait bien la mélancolie sentie dans son album.

« À ce point de ma carrière, je ne suis plus là pour essayer d’impressionner, mais pour montrer mes forces », ajoute celui qui a dû travailler fort pour arriver à cesser de constamment se comparer aux autres.

« J’ai beaucoup appris et pris confiance en moi en 2017 alors que j’ai beaucoup travaillé par moi-même sur mon album. Puis, pour Crushed Grapes ,ilyaaussieu Connor qui m’a beaucoup poussé. »

Ce Connor en question est le producteur Connor Seidel – qui coréalise l’album – avec qui le musicien affirme avoir vécu un véritable coup de foudre musical. Il a aussi pu compter sur son bon ami Matt Holubowski pour avoir des échos et des critiques sincères des pièces composant Crushed Grapes.

DE LA DOUCEUR ENVERS SOI-MÊME

Le grand message véhiculé le long de cet album ? « Ne sois pas trop dur avec toi-même : un message que je me lance aussi – principalement – à moi-même, ajoute le nouveau papa d’Oscar, 5 mois. Je suis un “over-thinker” (quelqu’un qui réfléchit trop), mais depuis cinq ans je fais de la méditation et j’essaie d’avoir moins d’attentes envers les autres et la vie. Je tente de pratiquer l’art de vivre le moment présent. »

Quant à ce qui le rend le plus fier de son album, il s’agit de la chanson Walt Disney, rapidement devenue sa chanson préférée en carrière. « J’ai mis tout ce que j’avais pour cette chanson, autant dans les arrangements que dans les orchestrations et les textes. »

MUSIQUE

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2022-09-24T07:00:00.0000000Z

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