Le Journal de Montréal

Une dose d’humilité et beaucoup de travail

RAPHAËL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin@quebecormedia.com

Christian Bégin l’admet sans ambages. Les critiques négatives que son spectacle solo a reçues l’automne dernier l’ont assommé. « Ç’a été désastreux. J’ai trouvé ça terrible », dit celui qui s’est retroussé les manches pour revenir avec un spectacle amélioré qu’il livre avec beaucoup plus de plaisir aujourd’hui. Entrevue avec l’artiste de 59 ans qui revient dans quelques jours à l’animation de la soirée concept La nuit de la déprime.

Ce sera la troisième fois que tu animes La nuit de la déprime. Pourquoi reviens-tu faire cet événement ?

« Chaque fois, c’est l’une de mes plus belles soirées de l’année. C’est un show unique et extraordinaire, avec une distribution qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Il y a une vingtaine d’invités. Ça va d’Ariane Moffatt à Luc De Larochellière, Laurence Jalbert et Catherine Éthier. C’est l’une des distributions les plus impressionnantes et diversifiées qu’on peut voir sur une scène à Montréal en ce moment. […] C’est un show libérateur et qui fait du bien. Le monde sort de là galvanisé. Ils vivent toute une gamme d’émotions. En plus, c’est pour une bonne cause. Tous les revenus de la soirée vont à la Fondation Ronald-Denis. C’est donc à la fois pour se faire du bien et faire du bien aux autres. »

En quoi consiste cette soirée ?

« Il y a des chansons tristes et des numéros qui tournent tous autour de la déprime. Mais l’accumulation de numéros tristes fait en sorte que c’est l’une des soirées les plus drôles. On est tellement au deuxième degré, ce qui fait beaucoup de bien. Il y a quelque chose d’absolument magique dans cette soirée. […] On a toutes les raisons en ce moment de chialer. Le fait qu’on mette la déprime au coeur de la soirée, ça crée comme une espèce de catharsis. On embrasse la déprime avec beaucoup de dérision. »

Comment va la tournée de ton spectacle solo, Les 8 péchés capitaux ?

« Ça va vraiment bien aujourd’hui. Mais c’est un spectacle qui a été parti “sur la garnotte”. L’accueil critique l’automne dernier a été vraiment beaucoup éprouvant pour moi. Ça m’a demandé beaucoup d’humilité et de travail. Après un départ vraiment houleux, j’ai trouvé mon show, je l’ai peaufiné. Je suis tombé en amour avec le spectacle. […] Je suis heureux parce que j’ai vraiment eu de la peine. J’ai voulu lâcher. Je ne voulais plus le faire. J’étais dans une relation amour-haine avec mon spectacle. Là, tout s’est remis en place. Le show fonctionne, les gens rient. Je pense que c’est un show qui a trouvé son public. »

Pourquoi le démarrage a-t-il été si difficile ?

« Je pense que je n’étais pas prêt. Je ne l’avais pas assez rodé. Je viens du théâtre où l’on ne rode pas les shows. On rentre en salle et une semaine après, c’est la première. Mes deux premiers shows solos, je ne les avais pas rodés du tout. J’étais rentré direct à Montréal. Mais là, après 25 ans d’absence, à l’âge que j’ai et avec les attentes qu’il y avait autour de ce spectacle-là, je n’étais pas assez préparé. Je n’avais pas pris soin de donner toutes les clés dont le public avait besoin pour comprendre à quel point je suis au deuxième degré. »

Quelle a été ta réaction en voyant les critiques négatives au lendemain de la première ?

« Ç’a été désastreux. J’ai trouvé ça très dur. C’est une blessure égotique terrible. Parce que quand t’es seul sur scène, le seul responsable de ce qui se passe, c’est toi. C’était la première fois que j’étais confronté à des critiques si unanimement difficiles, confrontantes et mauvaises. Il y en a même certaines que je trouvais violentes. J’ai trouvé ça extrêmement difficile, mais tu n’as pas le choix. C’est une job, c’est un métier. J’ai braillé toutes les larmes de mon corps. Mais tu relèves tes manches, tu travailles et tu vas faire ta job. »

Sur quels projets télé travailles-tu ?

« Je termine bientôt le tournage de la nouvelle série d’Isabelle Langlois [Rumeurs, Mauvais karma], La candidate. J’ai un super beau rôle, une espèce de Big Lebowski, un grognon toujours fâché, mais aussi attachant et très drôle. C’est une magnifique comédie dramatique autour de la politique. Je reprends aussi les tournages de Y’a du monde à messe et Curieux Bégin .[…] Ma vie professionnelle est on ne peut plus généreuse pour moi en ce moment. Je suis dans les grands privilégiés de ce métier-là. »

Le spectacle La nuit de la déprime aura lieu lundi, au Théâtre St-Denis. theatrestdenis.com. Christian Bégin poursuit la tournée de son one-man show Les 8 péchés capitaux. Pour les dates : christianbegin.ca.

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2023-01-21T08:00:00.0000000Z

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