Le Journal de Montréal

Catherine Beaudin sous différentes facettes

NATHALIE SLIGHT

Comédienne qui joue présentement dans Les moments

parfaits sous les traits d’une maman enceinte, la sympathique Catherine Beaudin est certainement l’un des visages qu’on aimerait voir davantage au petit écran. Lorsqu’elle n’est pas sur les plateaux de tournage, elle peint dans son studio ou passe du bon temps avec sa petite famille.

Catherine, tu campes une femme enceinte nommée Isabelle dans Les

moments parfaits. Comment as-tu décroché ce rôle ?

Je travaille en tant que réplique pour une agence de casting, afin d’accompagner les comédiens qui auditionnent pour différents rôles. En me mettant au service des autres, ça me permet de travailler mon jeu, en plus de faire de belles rencontres. C’est comme ça que j’ai fait la connaissance du réalisateur de la première saison de la série Les

moments parfaits. C’est lui qui a pensé à moi pour camper Isabelle.

Ce personnage est plutôt intrigant !

De prime abord, elle avait l’air sympathique, mais plus on apprend à la découvrir, plus elle se révèle rigide, envahissante et à la limite un peu folle. Je sais qu’il ne faut pas juger nos personnages, qu’il faut les accueillir dans toute leur complexité, mais c’est tout de même spécial qu’elle ait choisi de se lancer dans un projet de coparentalité avec Louis Thomas (Émile Proulx-Cloutier) sans même le connaître.

Que veux-tu dire ?

Je comprends les femmes célibataires qui ressentent viscéralement l’appel de la maternité et qui décident de se lancer dans l’aventure en solo. Si j’avais moi-même été confrontée à cette situation, j’aurais eu recours à une clinique de fertilité ou j’en aurais parlé à un couple d’amis homosexuel pour qu’on fonde une famille ensemble. Mais je ne serais pas allée jusqu’à faire appel à un total inconnu déniché via internet, comme le fait Isabelle dans

Les moments parfaits.

Es-tu toi-même maman ?

Oui, d’une petite fille prénommée Lily, âgée de cinq ans et demi. Je n’ai pas eu à me poser de question en ce qui a trait à la maternité puisque notre fille est un bébé surprise. Pour moi, il était clair que je voulais un enfant, mais j’attendais d’avoir un bon contrat avant de tomber enceinte, et quand j’avais un bon contrat, je ne voulais pas tomber enceinte pour continuer sur ma lancée. Je suis donc heureuse que la vie m’ait mise devant le fait accompli, parce que je serais peut-être passée à côté du bonheur d’être maman.

D’où vient ton nom de famille ?

Il s’agit du nom de jeune fille de ma grand-mère maternelle, dont j’étais très proche. Elle est décédée en 2020, mais j’ai eu le temps de lui dire que j’allais porter son nom de famille, et elle était très touchée de cette décision. Maintenant que j’ai fait le changement sur le plan artistique, il me reste à modifier légalement mon nom de famille. C’est assez compliqué, mais ça me rend fière, parce que chaque fois que je signe Beaudin, je rends hommage à ma grand-mère.

Comment conjugues-tu avec l’instabilité qui vient bien souvent avec le milieu artistique ?

Immédiatement en sortant de l’école de théâtre, j’ai joué dans une production au TNM et j’ai fait plusieurs allers-retours en Europe avec le Théâtre Le Clou. Je croyais que ma carrière de comédienne serait toujours aussi palpitante, mais j’ai réalisé qu’elle était composée de hauts et de bas. C’est justement durant une période creuse que j’ai étudié la scénarisation, parce que j’avais besoin de travailler sur mes propres projets, d’être autonome, de créer entre deux contrats.

Outre le jeu et l’écriture, tu peins également…

En fait, j’ai renoué récemment avec la peinture par un drôle de concours de circonstances. Pour régler un problème de santé, mon médecin m’a prescrit de la cortisone, qui me causait énormément d’insomnie. Au lieu de regarder le plafond toute la nuit, j’ai peinturé ma salle de bains, puis retapé un meuble. Ensuite, je me suis acheté des toiles pour peindre des tableaux. J’en ai peint une trentaine en un mois !

Peignais-tu avant ?

Jeune, j’ai suivi des cours, mais je peignais surtout des reproductions, question d’apprendre à maîtriser les différentes techniques. Puis, j’ai délaissé cet art, par manque de temps. Maintenant que j’ai renoué avec la peinture, elle est dans ma vie pour y rester. Je dépense une petite fortune chaque fois que j’entre chez DeSerres, mais je ne me sens aucunement coupable, parce que ça me fait du bien. Peindre, c’est l’équivalent pour moi d’une séance chez le psy ; ça me calme, ça me ramène les deux pieds sur terre.

Autre chose qui doit te ramener les deux pieds sur terre, c’est la vie à la campagne !

Durant la pandémie, mon amoureux [le comédien Guillaume Tremblay] et moi avons décidé de déménager dans les Cantons-de-l’Est. Même si la vie a repris son cours et que nous travaillons régulièrement à Montréal, nous ne regrettons pour rien au monde ce changement de vie. Je suis née en Gaspésie, j’ai grandi dans le Bas-Saint-Laurent, alors je suis heureuse d’offrir à Lily un environnement semblable à celui que j’ai eu, enfant, avec la nature, les grands espaces. Habiter à la campagne, ça ramène notre petite famille à l’essentiel.

Les moments parfaits, est présenté les mercredis, 20 h, à TVA.

WEEKEND

fr-ca

2023-01-21T08:00:00.0000000Z

2023-01-21T08:00:00.0000000Z

https://jdm.pressreader.com/article/281792813147416

Quebecor Media