Le Journal de Montréal

QUARANTE ANS APRÈS INDIANA JONES, L’INCROYABLE REVANCHE DE L’ACTEUR KE HUY QUAN

Los Angeles, États-Unis | (AFP) Son histoire est digne d’un scénario hollywoodien : révélé il y a presque 40 ans par Steven Spielberg et

Indiana Jones, l’acteur Ke Huy Quan a ensuite subi une intermiOscar nable traversée du désert, avant de remporter un dimanche dernier pour son grand retour à l’écran.

Le comédien d’origine vietnamienne a raflé la statuette du meilleur second rôle, grâce à son personnage de mari aux multiples facettes dans la comédie déjantée Everything Everywhere All At Once (Tout, partout, tout à la fois, en français).

Déjà récompensé pour cette performance par de nombreux prix, l’acteur de 51 ans prend une éclatante revanche sur une industrie qui l’avait complètement oublié. Au passage, il s’impose également comme un symbole des progrès d’Hollywood en matière de diversité.

« Maman, je viens de gagner un Oscar ! », a-t-il déclaré en pleurs sur scène après avoir reçu son Oscar.

Avant Tout, partout, tout à la fois, Ke Huy Quan n’avait plus passé d’auditions depuis plus de 20 ans. Mais pour ce film à la distribution majoritairement asiatique, les réalisateurs Daniel Scheinert et Daniel Kwan ont cru en lui.

COMÉDIE DÉJANTÉE

Dans cette comédie complètement folle, il incarne Waymond, le mari d’Evelyn, une immigrante chinoise jouée par Michelle Yeoh.

Propriétaire d’une laverie, le couple est au bord du divorce, mais leur vie est soudainement bouleversée par la découverte d’univers parallèles, menacés par une force maléfique.

L’exploration loufoque de ces différents mondes, sur fond de réflexion existentielle, permet à Ke Huy Quan de jouer un personnage sans cesse différent : Waymond est tour à tour un père de famille gaffeur et maladroit, un expert en arts martiaux, ou encore un romantique torturé à la mise impeccable.

Après des années de disette, « j’étais tellement affamé de jouer un rôle comme celui-là », a confié l’acteur au New York Times l’an dernier.

Débarqué aux États-Unis avec ses parents vietnamiens à la fin des années 70, Ke Huy Quan a seulement 12 ans lorsqu’il partage l’affiche avec Harrison Ford dans Indiana Jones et le Temple maudit de Steven Spielberg.

Il y incarne Demi-Lune, le petit acolyte de l’avenobtenu turier, après avoir le rôle par accident en accompagnant son frère à une audition.

Propulsé au rang d’enfant star, il embarque l’année suivante pour une chasse au trésor dans Les Goonies. Mais ensuite, sa carrière patine : après quelques apparitions mineures à la télévision, il renonce au métier d’acteur.

À l’époque, « Hollywood n’écrivait pas de rôles pour les acteurs asiatiques », a-t-il regretté auprès du

New York Times.

DÉCLIC

Diplôme d’école de cinéma en poche, il passe derrière la caméra à Hollywood et en Asie : il chorégraphie notamment les scènes de combat du premier film X-Men.

Mais en 2018, un déclic se produit lorsqu’il découvre le film Crazy Rich Asians (Crazy Rich à Singapour).

« J’ai vu mes confrères asiatiques à l’écran et […] moi aussi, j’avais envie d’en être », explique-t-il au magazine GQ.

Ke Huy Quan rappelle alors un ex-camarade des Goonies, Jeff Cohen, pour lui demander d’être son agent. Quelques mois plus tard, il décroche son rôle dans Tout, partout, tout à la fois.

« Ce coup de fil était l’un des plus heureux que j’aie jamais reçus », a raconté à CBS l’acteur, pour qui les propositions de rôles affluent désormais.

WEEKEND

fr-ca

2023-03-18T07:00:00.0000000Z

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