Le Journal de Montréal

SES CHOIX DE LECTURE

Depuis quelques jours, sur Crave, on peut voir Désobéir : le choix de Chantale Daigle. Éléonore Loiselle y ayant le rôle-titre, on a voulu connaître son choix… de livres !

KARINE VILDER Collaboration spéciale

Quel a été le tout premier livre à vous faire réaliser que la lecture pouvait être quelque chose de fantastique ?

La vie devant soi de Romain Gary. C’est le tout premier roman qui m’a parlé, que j’ai aimé. Je l’ai lu au secondaire et j’ai adoré la manière un peu simple et naïve dont c’est écrit. Momo, le personnage principal, est un enfant hyper sensible qui a sa façon bien à lui de voir le monde et il est souvent touchant, très touchant.

Par la suite, au fil des ans, quels ont été vos plus gros coups de coeur côté romans ?

Je vais en nommer cinq :

■ Le coeur cousu de Carole Martinez. Ce livre très poétique sur la transmission entre femmes est écrit comme un conte. Et quand tu lis ça, tu as l’impression de voir plein de couleurs ! Ça se passe dans un village espagnol et il y a cette femme qui a le don de recoudre les gens. Avec ses fils et sa couture, elle amène de la couleur dans leur vie. C’est beau.

■ J’aimais beaucoup la chanteuse française Barbara quand j’étais petite et j’ai adoré son livre Il était un piano noir… Souvent basé sur son long et très riche vécu, il revient sur sa carrière et explique plein de ses chansons. C’est vraiment intéressant.

■ L’anthropologie m’intéresse et j’ai trouvé fascinant Disparaître de soi de David Le Breton. L’auteur a lu beaucoup de livres et vu beaucoup de films pour écrire cet ouvrage qui parle des mille façons de disparaître de soi, de son identité. Il permet de comprendre pourquoi certains individus sont portés à s’éloigner, comment ils en sont arrivés là.

■ Le peuple rieur – Hommage à mes amis innus de Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque. C’est aussi un livre d’anthropologie, que j’ai lu pendant la pandémie, pendant le temps où on ne pouvait pas se déplacer partout. Alors ce livre m’a fait voyager du côté de la Côte-Nord, où j’ai pu découvrir ses habitants, sa faune et sa flore.

■ Incendies de Wajdi Mouawad. C’est l’une des premières pièces de théâtre que j’ai lues et j’ai trouvé ça tellement beau sa manière d’exprimer le monde et les gens.

Récemment, vous êtes tombée sur une perle ?

Oui, Quand je ne dis rien je pense encore de Camille Readman Prud’homme, une jeune autrice qui a écrit un recueil formidable. Quand tu te plonges dans ses poèmes, tout du long tu as l’impression qu’elle te chuchote à l’oreille.

Y a-t-il un livre dont vous auriez du mal à vous séparer ?

Moi je dis que c’est ma bible parce que je l’ai toujours sur moi. Il s’agit de Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés. C’est un livre très dense sur le féminin, sur comment se reconnecter. Tout en analysant des contes qu’on connaît bien (comme Barbe Bleue, la vieille Baba Yaga, etc.), il creuse dans cette espèce d’inconscient collectif et communique un genre de force intérieure. J’en lis quelques pages quand j’en ai besoin, quand je dois me reconnecter à moi.

Si vous aviez pu désobéir, quel livre n’auriez-vous jamais lu à l’école ?

Tristan et Iseult. Je l’ai quand même commencé, mais pour lire une histoire d’amour, il faut vraiment qu’elle soit bonne pour qu’elle me rejoigne. Surtout si en plus, elle se passe au Moyen Âge ! Quand j’ai dû étudier ça, je ne pense pas avoir très bien réussi l’examen…

Au cours des derniers mois, avezvous lu un livre carrément impossible à lâcher ?

Le seul choix, le mien de Chantale Daigle. Je n’ai jamais lu un livre aussi vite, j’étais littéralement fascinée. Mais on le trouve seulement à la Grande Bibliothèque, dans les archives… J’ai aussi dévoré L’événement d’Annie Ernaux, un petit roman bien prenant.

Quel personnage de roman aimeriezvous un jour pouvoir incarner ?

En fait, j’en ai deux. Quand j’étais petite, ma mère me lisait Cabot-Caboche de Daniel Pennac. J’aurais vraiment aimé interpréter le personnage principal, qui est un chien vraiment laid, mais qui a une vision du monde incroyable. Ce qui est triste, c’est que personne ne veut l’adopter à cause de sa laideur… L’autre personnage qu’il me plairait d’interpréter se trouve dans NotreDame de Paris de Victor Hugo, un auteur que j’apprécie beaucoup. Il s’agit de la mère d’Esmeralda, à savoir Pâquette la Chantefleurie, surnommée la Sachette. J’aime cette femme parce que c’est un personnage de mère et que les personnages de mère me fascinent en partant, mais aussi parce que c’est une figure maternelle incroyable qui peut passer de la haine à l’amour. C’est un personnage qu’on a complètement oublié, je ne comprends pas pourquoi. Mais pour moi, il est essentiel.

Que comptez-vous lire sous peu ?

Il y a deux romans que j’aimerais lire : Femme fleuve d’Anaïs Barbeau-Lavalette et L’avalée des avalés de Réjean Ducharme, que je n’ai encore jamais lu. On me parle souvent du personnage de Bérénice, et je pense que c’est un personnage que je vais aimer.

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2023-03-18T07:00:00.0000000Z

2023-03-18T07:00:00.0000000Z

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