Le Journal de Montréal

TOUT EST TROP FACILE

Doctorante en communication et spécialiste des réseaux sociaux, Laurence Grondin-Robillard affirme que l’ampleur du harcèlement sur les réseaux sociaux, qu’on a commencé à observer il y a une quinzaine d’années, n’a rien d’étonnant.

« Nous ne sommes plus à l’époque où on envoyait notre mécontentement et nos plaintes par la poste, ce qui demandait un timbre et une enveloppe. Il y avait un petit effort. Maintenant, tout se fait plus facilement. Les fonctionnalités des médias sociaux permettent de rentrer en contact facilement avec les artistes. Ils sont plus accessibles dès qu’ils sont en ligne. »

Mme Grondin Robillard croit que la pandémie pourrait avoir aggravé le problème. « Il faudrait sortir des études, mais qu’on le veuille ou non, ça n’a pas aidé la santé mentale des gens. Ceux qui avaient déjà des petits problèmes, la pandémie les a exacerbés. »

Elle blâme aussi les plateformes, dont le modèle incite à dévoiler des morceaux de son intimité. Les vedettes n’y ont pas échappé.

« Ils sont devenus par le fait même la cible de cyberharcèlement parce que les médias socionumériques les poussent à révéler beaucoup d’information personnelle. C’est le fonctionnement même de ces plateformes qui oblige les utilisateurs à se dévoiler pour non seulement récolter leurs données et leur envoyer de la publicité ciblée afin de générer des revenus, mais aussi dans le but qu’ils créent du contenu, que celui-ci soit mis de l’avant par les algorithmes de recommandation et qu’ils puissent être vus. »

WEEKEND

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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