Le Journal de Montréal

LANCE SON PREMIER LIVRE POUR ENFANTS

Auteur, dramaturge et metteur en scène, Steve Gagnon s’est aventuré avec joie dans l’écriture d’un ouvrage pour enfants. Le livre, intitulé 22 guimauves autour du monde, séduira assurément les enfants, et il a aussi de quoi plaire aux siens : Alfred, cin

MICHÈLE LEMIEUX Steve nous propose 22 guimauves autour du monde, publié aux Éditions de la Bagnole. Il reprendra son rôle dans STAT dès l’automne, à Radio-Canada.

Steve, tu t’es joint à la distribution de STAT en fin de saison. Es-tu heureux de tenir un rôle dans un projet aussi populaire ?

Oui, et c’est vraiment bon ! On a intégré mon personnage cette saison et il sera de retour à la rentrée. Nous reprendrons les tournages en juillet. Je suis présentement en processus d’écriture pour un projet télé, l’adaptation d’une pièce de théâtre que j’ai créée il y a quelques années, Os : La

montagne blanche. Ce sera une série en six épisodes d’une heure dans laquelle je jouerai aussi. Je travaille sur l’adaptation pour le cinéma d’une autre de mes pièces, Les étés souterrains, le solo avec Guylaine Tremblay. Nous reprendrons la pièce l’automne prochain à La Licorne et à la Bordée, à Québec.

Tu nous présentes aussi un livre pour enfants intitulé 22 guimauves autour du monde.

Pourquoi ajouter ce volet à ta carrière ?

J’ai deux enfants qui sont assez jeunes, Alfred a cinq ans et demi, Louise a trois ans. Nous lisons beaucoup. Actuellement, il y a un courant qui veut qu’on intègre absolument une notion sociale, politique ou environnementale dans les livres pour enfants. C’est très bien, mais c’est beaucoup pour eux.

Tu cherches à protéger cette naïveté ?

Oui, je trouve important de protéger leur candeur. De nos jours, on parle beaucoup des enjeux climatiques, de diversité, etc. Quand je lis un livre à mes enfants, je trouve parfois dérangeant que ce discours soit systématiquement présent. Dans les livres pour enfants, il y a aussi beaucoup de malveillance : un animal veut en manger un autre, quelqu’un a volé l’oeuf d’une poule, etc.

C’est troublant pour les enfants ?

Oui, j’ai des enfants sensibles, surtout mon garçon. Ça le trouble énormément. Je voulais donc que

22 guimauves autour du monde soit tout doux. Il y a un enjeu sur les changements climatiques, mais l’enfant peut le voir ou non, et le parent a le choix de le relever ou pas.

Tes enfants sont-ils ton premier public ?

Je leur ai lu le livre lorsque je l’ai eu en main. Nous proposons aussi une version audio de l’ouvrage et c’est Anne Dorval qui en fait la lecture. Quand je lis un livre à Alfred, jamais il ne me demande d’arrêter. Encore aujourd’hui, c’est moi qui mets fin aux séances de lecture. Avec Louise, c’est autre chose. Elle aime la lecture, mais il vient un moment où je ne capte plus son attention.

C’est une belle période de vie ?

Oui, c’est un bel âge. Par contre, Alfred a beaucoup d’angoisses et c’est difficile pour lui de les nommer.

C’est le grand défi de tellement d’enfants, actuellement !

C’est vrai. On les conscientise, et c’est très bien, mais c’est parfois lourd pour eux. Ce n’est pas parce que c’est lourd qu’il faut éviter de le faire, mais ils ont maintenant une conscience que nous n’avions pas.

Comme dirait l’autre, nos enfants feront une thérapie…

Oui, ils feront une thérapie. Les rendez-vous sont déjà pris pour mes enfants. Selon mon thérapeute, c’est plus facile à partir de l’âge de huit ans. Je dis toujours qu’il vaut mieux régler ses bibittes et vider son sac au fur et à mesure avant de s’engager émotivement avec d’autres personnes. On peut traumatiser d’autres personnes avec nos traumatismes. Si on ne se prend pas en main, on transfère ces traumatismes sur les autres, et ceux-ci laissent des traces.

Steve, qu’est-ce qui t’attend cet été ?

Nous essayons de trouver un plan de vacances, mais actuellement, je fais beaucoup d’allers-retours en France, car j’ai des projets là-bas. J’ai entre autres créé le spectacle Anna, ces trains qui foncent sur moi ,etje le coproduis avec une compagnie belge et une compagnie française. Nous présenterons la pièce les 5 et 6 juin au Carrefour international de théâtre, à Québec. Il y aura sûrement une suite à Montréal.

Est-ce lourd de se partager ainsi entre deux continents ?

Pas du tout. Aller voir ce qui se fait ailleurs, ça fait du bien. C’est aussi nécessaire de montrer aux enfants qu’on n’est pas toujours ensemble ma copine et moi et qu’on peut très bien fonctionner sans papa ou sans maman. Mes enfants me laissent partir… à condition que je revienne avec des tonnes de macarons ! (rires)

WEEKEND

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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