Le Journal de Montréal

L’oeuvre phare de Mike Oldfield a 50 ans

Pour plusieurs, l’opus Tubular Bells de Mike Oldfield est associé au film L’exorciste qui a terrorisé de nombreux cinéphiles en 1973. Pour les mélomanes, cet album qui vient d’avoir 50 ans est un des grands chefs-d’oeuvre du mouvement rock progressif.

YVES LECLERC

La mélodie au piano qui ouvre cet album de 50 minutes, lancé le 25 mai 1973, se retrouve dans un segment du long métrage où l’on voit l’actrice Ellen Burstyn marcher dans les rues du quartier Georgetown à Washington.

Âgé de 19 ans, le musicien britannique frappait un énorme coup avec un premier opus qui s’est vendu à 15 millions d’exemplaires.

La présence d’un court segment d’une minute dans le film L’exorciste a énormément contribué au succès de cet album enregistré dans un manoir à Oxfordshire en Angleterre. Un studio appartenant à l’homme d’affaires Richard Branson, fondateur de l’étiquette Virgin Records.

Tubular Bells a été présent durant une année complète dans le top 10 du palmarès britannique. Il a aussi été numéro un au Canada et en Australie, et a atteint la troisième position aux États-Unis.

REJETS

Après la fin de la formation The Whole World, Michael Gordon Oldfield se joint au groupe d’Arthur Louis qui enregistrait des maquettes au studio The Manor à Oxfordshire.

Il a profité de l’occasion pour présenter des maquettes sur lesquelles il travaillait à Tom Newman qui, avec Simon Heyworth, était à la tête de ce studio.

Après avoir approché EMI et CBS, qui ont rejeté son projet, il a reçu une invitation au restaurant de Richard Branson qui avait entendu les premières ébauches de ce qui allait devenir Tubular Bells.

Découragé, Mike Oldfield était sur le point de s’adresser à l’Ambassade russe qui payait des musiciens pour offrir des performances publiques à Moscou.

« J’étais un peu agacé lorsque j’ai surpris Richard Branson et un ingénieur en train de remixer mon album, rejeté par les compagnies parce qu’il n’y avait pas de paroles ou de batterie. Je suis retourné en studio, j’ai bu la moitié d’une bouteille de whisky et j’ai ajouté des bruits d’hommes des cavernes sur la deuxième partie de Tubular Bells. C’était ma façon de protester et de leur dire d’arrêter de jouer avec ma musique », a-t-il raconté, en 2013, dans un entretien dans le quotidien anglais The Guardian.

PAS UN ALBUM CONCEPT

Oldfield a enregistré Tubular Bells, seul, avec l’apport de quelques musiciens. Un travail colossal.

Le musicien avoue ne pas avoir de patience envers les gens qui comparent Tubular Bells à de la musique new age ou à un album concept.

« Ça ne raconte pas une histoire. Il n’y a pas de concept ou quelque chose du genre. Ce qu’il y a, ce sont des extrêmes. Des sections douces de mandoline, le segment très rock de Caveman et suivi par un petit morceau rêveur. Il n’y a rien qui ressemble à ça, avant ou depuis », a-t-il fait savoir dans une entrevue publiée le 13 mars 2023 dans le magazine Prog.

Immense succès, Tubular Bells sera suivi, au fil des ans, par une version orchestrale (1975), Tubular Bells II (1992), Tubular Bells III (1998), The Millennium Bell (1999) et Tubular Bells 2003 .Une édition 50e anniversaire, avec la version originale et des bonus, est disponible depuis vendredi.

MUSIQUE WEEKEND

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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