Le Journal de Montréal

Halle Bailey parfaite en nouvelle Ariel

ISABELLE HONTEBEYRIE

Dès l’annonce du choix de Halle Bailey en nouvelle Ariel dans cette version de La petite sirène en prises de vues réelles, les internautes s’étaient déchaînés, répandant leur haine dans tous les réseaux sociaux. Imperturbable, mais secoué et toujours incrédule, Rob Marshall revient sur la controverse et défend bec et ongles cette nouvelle version.

« C’est une controverse archaïque », dit Rob Marshall, invité à donner son sentiment devant le tollé que soulève toujours une Ariel afro-américaine, parfaitement incarnée par Halle Bailey, chanteuse, compositrice et actrice de 23 ans.

« Je ne pouvais pas croire qu’il y avait encore des discussions, en 2023, sur la couleur de peau des acteurs. Une chose à laquelle je n’avais pas pensé à ce moment-là est le fait de voir toutes ces petites filles et ces petits garçons de couleur regarder Ariel et se dire qu’ils sont représentés et cela m’émeut profondément. J’en suis donc très fier. »

« Lorsque nous nous sommes mis à la recherche d’Ariel, je n’avais pas d’objectif, je n’avais pas l’intention de donner le rôle à une jeune femme de couleur. Mon but était de trouver la meilleure actrice possible. Nous avons vu des centaines et des centaines de femmes pour Ariel et Halle s’est imposée tout de suite. »

« Halle est une Ariel parfaite. Elle a tout de la sirène, elle a une voix extraordinaire, elle possède la vulnérabilité, la force, la passion et la profondeur du personnage. J’aime également le fait qu’elle ait l’air de venir d’un autre monde, son visage est presque éthéré. Elle est faite pour ce rôle », a indiqué le cinéaste.

« Et ce qui est ironique de cette controverse, c’est que le scénario aborde les préjugés, parle du fait qu’il ne faut pas avoir peur de la différence. Dans La petite sirène,

Ariel n’a pas peur du monde des humains et elle fait tout pour construire un pont entre les deux univers, le marin et l’humain, au lieu de construire un mur. C’est un message fort, amplifié par le choix de Halle. »

UN « REMAKE » TRÈS TECHNO

Rob Marshall est un habitué des comédies musicales, l’homme nous a donné Chicago, Pirates des Caraïbes : la fontaine de Jouvence ou

encore Mary Poppins est de retour.

Mais, avec La petite sirène, c’est la première fois qu’il plonge autant dans un univers fait d’effets visuels, un défi pour lequel il s’est retroussé les manches.

Car la majeure partie du film se déroule dans les fonds marins, dans le royaume des sirènes – en anglais, le réalisateur utilise le terme merpeople afin d’englober les hommes et les femmes – sur lequel règne Triton (Javier Bardem), ce qui a immédiatement soulevé quantité de questions techniques et logistiques.

« Techniquement, c’était un film tellement compliqué ! J’ai décidé de démarrer ce projet comme tous les autres, en faisant répéter les acteurs sur le plancher des vaches. Nous pouvions discuter de la scène, voir ce que nous voulions faire, apporter des correctifs ou des ajustements. « Puis – et c’estlàque c’est fou –, les acteurs prenaient placedansdes harnais. Nous avons utilisé une quantité et une variété impressionnantes de harnais. Nous avions des filins, d’énormes grues avec des bras pivotants au bout desquels les acteurs sont placés et qu’une dizaine de cascadeurs doivent actionner, des appareils donnant l’impression de voler, etc.

« Tout a été fait sur des fonds et des écrans bleus [NDLR : les décors ou différents éléments visuels étant ajoutés en postproduction], mais c’était incroyablement complexe. »

« Le plus dur pour les acteurs a été d’apprendre la partie technique de leurs rôles. Ce sont des rôles qui exigent énormément de force musculaire puisqu’il bougeait de haut en bas et d’avant en arrière. Je voulais que tous les acteurs se sentent confortables avec la partie technique et qu’elle leur vienne naturellement pendant le tournage. J’ai eu tellement de chance d’avoir une distribution aussi athlétique », explique-t-il.

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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