Le Journal de Montréal

Woke$$$

SOPHIE DUROCHER sophie.durocher@quebecormedia.com

Récemment, je vous parlais des trois plus importants organismes culturels au pays qui ont créé des postes de direction entièrement voués à « Équité, diversité et inclusion ».

Le titre de ma chronique ? La diversité, c’est payant.

En fait, le titre aurait dû être :

« La diversité, c’est TRÈS payant ».

Un de ces postes est payé plus que le premier ministre du Québec…

DES EMPLOIS EN OR

Depuis le printemps, Radio-Canada, Téléfilm et l’Office national du film ont créé des tout nouveaux postes de cadres pour gérer les mots à la mode dans les entreprises : équité, diversité et inclusion.

J’ai voulu savoir combien étaient rémunérés ces haut placés aux titres ronflants.

Commençons par Radio-Canada. Yolande James est directrice générale, Diversité et inclusion. Lilly Nguyen est directrice, Culture et engagement externe, dans l’équipe de diversité et inclusion de Radio-Canada.

Marc Pichette, de Radio-Canada a répondu à ma demande d’information. « L’échelle salariale pour un directeur à CBC/Radio-Canada se situe entre 95 000 $ et 158 000 $. CBC/Radio-Canada ne rend pas publiques les échelles salariales de ses directeurs généraux, qui peuvent varier en fonction de leurs responsabilités, leurs qualifications et d’autres positions similaires dans le marché. »

Donc Mme Nguyen peut être payée jusqu’à 158 000 $ par année et Mme James… beaucoup plus mais on ne sait pas combien.

Passons maintenant à Téléfilm. Cathy Wong est depuis le 8 novembre vice-présidente, Équité, diversité et inclusion et Langues officielles. Téléfilm m’a confirmé : « L’échelle salariale du poste est de 145 505 $ à 227 958 $ ».

Je vous rappelle que François Legault, premier ministre du Québec, qui gère une pandémie, est payé 205 793 $.

OFFICE NATIONAL DU FILM

Rachel Décoste est directrice Diversité, Équité et Inclusion à l’Office national du film. C’est elle qui avait félicité sur Twitter un conseil scolaire ontarien d’avoir « éliminé les livres racistes de leur répertoire ».

Magalie Boutin, cheffe des relations médias, m’a d’abord répondu que le salaire de Mme Décoste était confidentiel.

Mais après que j’ai insisté, et invoqué la loi sur l’accès à l’information, Mme Boutin m’a répondu : « Tel que mentionné les échelles salariales de nos cadres ne sont pas publiées. Toutefois, j’ai obtenu l’autorisation de partager celle du directeur/directrice Diversité, Équité et Inclusion qui se situe entre 99 400 $ et 129 900 $. »

Je vous rappelle que l’ONF a un budget annuel de 67 millions. Je vous rappelle aussi qu’en 2019, un collectif de 250 réalisateurs avait déploré leurs mauvaises conditions salariales de créateurs précaires. « Depuis 16 ans, on constate un déclin de 56 % du financement dédié à la production de films, tandis que les dépenses allouées à l’administration, au marketing et aux salaires des cadres ont régulièrement augmenté ».

Le président de l’ONF Claude Joli-Coeur avait rétorqué : « Depuis que je suis en poste, le nombre de cadres est resté stable, et on est beaucoup moins d’employés ».

On paye les réalisateurs au lancepierre mais on crée un nouveau poste de vice-présidente ? Bonjour l’austérité !

PRIVILÈGE PAYANT

Des emplois en or payés dans les six (6) chiffres, pour parler de privilège blanc, d’appropriation culturelle, de décolonisation, de biais inconscient, de racisme systémique et de fragilité blanche.

Oui, vraiment, la nouvelle idéologie woke est TRÈS payante.

JM LUNDI

fr-ca

2021-11-29T08:00:00.0000000Z

2021-11-29T08:00:00.0000000Z

https://jdm.pressreader.com/article/282282438574548

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