Le Journal de Montréal

Qui pourra relever l’équipe ?

Geoff Molson aura attendu un lendemain de victoire pour passer à l’action. Mais ça ne pouvait plus durer. Marc Bergevin n’était plus l’homme de la situation et il savait depuis un bon moment ce qui l’attendait.

MARC DE FOY

Dernièrement, il avait confié à des gens de son entourage qu’il prévoyait perdre son poste autour de la période des Fêtes.

Molson l’a devancé.

Le congédiement de Trevor Timmins était prévisible aussi. On en parlait un peu moins parce qu’il travaillait à l’arrière-scène. Mais lui aussi devait partir.

Quant à Paul Wilson, il a été remercié parce qu’il était proche avec Bergevin. Ça lui a coûté son emploi.

Donc, rien de surprenant à la fin.

Il faut tourner la page quand il y a absence de bons résultats.

Bergevin a fait de son mieux, mais ses succès ont été mitigés. Les participations aux séries de son équipe au cours des deux dernières années lui ont servi de sauf-conduit.

Ce qui est étrange dans ce remueménage, c’est la nomination de Jeff Gorton, qui devient le grand patron des opérations hockey.

Si le prochain directeur général devra obligatoirement pouvoir s’exprimer en français, comme il est indiqué dans le communiqué diffusé par le Canadien, pourquoi avoir confié le mandat de dénicher cette personne à l’Américain qu’est Gorton ?

L’ancien DG des Rangers possède, certes, une expérience du terrain. Mais, à ce compte-là, Molson aurait pu faire appel à Dale Tallon, un Abitibien d’origine qui parle les deux langues et dont la feuille de route est longue comme la distance entre Montréal et sa ville natale de Rouyn-Noranda.

On dira que Tallon a 71 ans, mais l’âge n’est pas un facteur. Lou Lamoriello a 79 ans.

BRISEBOIS ÉTAIT DANS LEUR COUR

Le meilleur homme pour prendre le relais et mettre de l’ordre dans la cabane serait Julien BriseBois. Il était mon choix pour succéder à Pierre Gauthier en 2012.

L’histoire dit qu’il était parmi les derniers candidats en lice, sinon finaliste, lorsque Bergevin a obtenu le poste de DG du Tricolore.

Serge Savard, qui avait participé au processus de sélection, préférait Bergevin en raison de son passé de joueur dans la Ligue nationale.

BriseBois avait 35 ans à l’époque. Il était jeune, mais Kyle Dubas a bien été nommé DG des Maple Leafs de Toronto à 32 ans.

Aujourd’hui, BriseBois est bien établi à Tampa. Il a deux grosses bagues de la Coupe Stanley et un nouveau contrat en poche. Il est le directeur général type des années 2000.

Le Canadien l’avait dans sa cour et l’a laissé partir.

Le seul moyen de le ramener chez le Canadien – et encore – serait de le nommer président des opérations hockey et lui accorder un salaire qui viendrait avec son titre et les énormes responsabilités qui lui incomberaient à Montréal.

Salut, Julien, continue ton bon travail en Floride !

ON EST ENCORE AU QUÉBEC

L’obligation pour un directeur général du Canadien d’être bilingue limite, bien sûr, le nombre de candidats. Il s’en trouvera pour dire que ce critère n’est pas valable, mais c’est important.

Si on est monté aux barricades pour dénoncer l’étroitesse d’esprit de Michael Rousseau face à la réalité québécoise, pourquoi accepterait-on que le directeur général du Canadien ne s’exprime qu’en anglais ? Ayons de la fierté, que diable !

S’il se trouve un anglophone qui parle français, ça ira. Mais qu’on me le présente, car je n’en connais pas.

Et qu’on ne nomme pas quelqu’un avec promesse qu’il va suivre des cours chez Berlitz.

On s’est fait jouer le tour trop souvent.

MADDEN EN TÊTE

Alors, qui succédera à Bergevin ? Martin Madden fils peut être considéré comme premier candidat considérant sa longue expérience comme gestionnaire avec les Ducks d’Anaheim.

Martin Lapointe et Daniel Brière ont moins de millage au compteur, mais sont des candidats de choix.

Pour ce qui est de Roberto Luongo, je me demande si sa conjointe, qui est originaire de Floride, serait prête à déménager à Montréal.

J’ai l’impression que non. Mathieu Darche, Patrick Roy et Martin Brodeur sont aussi à considérer.

Enfin, il y a un autre nom qu’il ne faudrait pas écarter et c’est celui de Joël Bouchard.

Même si San Diego a ses charmes, je suis pas mal sûr qu’il reviendrait à Montréal en courant !

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