Vive la diversité — sauf la diversité d’opinions !

L’ex-candidate de Québec solidaire dans Camille-Laurin, MarieEve Rancourt, a dû se retirer de la course pour avoir enlevé un tract du PQ dans la boîte aux lettres d’un électeur de son comté après qu’elle y eut déposé son tract.

Elle était pour la diversité, la candidate de QS.

La diversité de genres, de races, d’orientations sexuelles, de poids, de religions, de langues, d’accents, d’origines – bref, de tout ce que vous voulez…

Sauf la diversité d’opinions.

Ça, elle n’était pas capable.

La démocratie, pour elle, c’était avoir le choix entre QS, QS et QS.

C’est comme Henry Ford : « Tout le monde pourra choisir la couleur de son auto pourvu qu’elle soit noire… »

POUCE EN HAUT, POUCE EN BAS

Remarquez, elle n’est pas la seule.

Prenez ce qui est arrivé à François Legault.

Juste parce que notre PM a osé dire qu’une immigration mal contrôlée peut provoquer des problèmes sociaux, ce qui est une vérité de La Palice, on lui est tombé sur la tomate.

Tellement qu’il a dit au Journal qu’il ne reparlera plus de ce thème.

« Désolé, j’ai erré, je ne le ferai plus, juré craché ! »

Notre PM a oublié qu’au Québec, il n’y a qu’une façon dont on peut parler d’immigration : en termes hyper positifs.

L’immigration, c’est fantastique, extra, super, génial, la solution miracle à tous nos problèmes !

Si tu oses prendre tes distances avec ce concert d’éloges et proposer du bout des lèvres que la réalité est peut-être plus complexe et moins simpliste, on va t’accuser d’être d’extrême droite.

Quand je dis « on », je ne parle pas de monsieur et madame Tout-le-Monde, qui ont fort bien compris ce que monsieur Legault voulait dire, mais de la petite bande de bien-pensants qui, du haut de leur chaire, décident ce qui peut être dit et ce qui ne peut pas être dit en public.

Comme César, ce sont eux qui décident si telle ou telle personne mérite d’être chaleureusement applaudie pour la « sagesse » de ses propos et la « pertinence » de ses réflexions ou si on devrait au contraire la livrer aux lions pour qu’elle soit dépecée en public après la pause publicitaire.

Legault, lui, a décidé de mettre un genou au sol et de demander pardon.

Ça ne vaut pas la peine de se battre, s’est-il dit.

De toute façon, ces nouveaux curés sont beaucoup trop puissants, le jeu n’en vaut pas la chandelle, je vais implorer leur clémence et espérer qu’ils me donneront une chance de me racheter en entonnant « It’s A Small World After all » avec le choeur de l’Église de la Nouvelle Conformité.

LE QUÉBEC TRICOTÉ SERRÉ

C’est comme ça au Québec. La diversité d’opinions est célébrée pourvu que tout le monde pense pareil.

C’est quand même ironique : c’est justement ceux qui trouvent que le Québec est trop « tricoté serré » qui capotent et poussent de hauts cris dès que quelqu’un ose se démarquer du groupe !

Ici, il ne faut pas trop brasser la cage.

Plus tu baisses la tête et bêles avec le troupeau, et plus tu colles au texte qu’on te demande de réciter, plus on va vanter ton courage !