Le Journal de Montréal

QS pourrait se faufiler dans Maurice-Richard

Chef du Bureau parlementaire à Québec RÉMI NADEAU

Québec solidaire pourrait bien ajouter Maurice-Richard à son tableau de chasse le 3 octobre. Une tournée dans la circonscription laisse entrevoir une lutte assez serrée avec la CAQ et le PQ, alors que les libéraux semblent relégués aux oubliettes.

Les citoyens que je rencontre en ce samedi d’automne sont nombreux à plaider pour QS dans le comté qui portait autrefois le nom de Crémazie, dans la portion nord de Montréal.

Le PLQ y a remporté les deux dernières élections. Mais après l’exclusion de Marie Montpetit du caucus, puis son retrait de la vie politique, le parti de Dominique Anglade semble écarté de la course.

« Moi, j’étais pour le PQ avant, mais mes fils, âgés de 17 à

23 ans, ils m’ont convaincue, je suis maintenant QS. Pour l’environnement […], leurs idées pour l’accès au logement, et ils ont élargi leurs propositions pour les personnes plus âgées », raconte Annie, productrice télé de 55 ans, près d’un marché.

Paul, un prof de 42 ans qui s’apprête à remonter sur son vélo avec sa fille, sera aussi assurément derrière les solidaires, même s’il n’est pas particulièrement insatisfait de la gestion caquiste.

« C’est que pour moi, l’environnement doit être la priorité centrale, et le reste articulé autour », dit-il, pointant au passage l’affiche du candidat solidaire Haroun Bouazzi, v.-p. à la Banque de développement du Canada.

Une certaine satisfaction à l’égard du gouvernement Legault revient à répétition dans le discours de personnes qui ne voteront pourtant pas pour lui.

« J’avais des doutes sur François Legault, mais il a montré qu’il avait l’étoffe, et ils ont une bonne équipe économique », signale Jean-François, 54 ans, employé chez Investissement Québec, qui hésite entre un vote pour QS ou le Parti Québécois.

« La CAQ, c’est sur l’environnement qu’ils n’ont pas de projet porteur, alors c’est bien qu’il y ait des partis d’opposition pour leur pousser dans le dos. »

RACINES PÉQUISTES

Le PQ compte encore visiblement sur un lot important de supporteurs.

Au parc Ahuntsic, Suzanne lui témoigne un appui fidèle.

« Ce n’est pas tellement pour la souveraineté. Mais la CAQ, c’est un parti des années 70-80 et QS, ils sont déconnectés de la réalité. C’est beau l’environnement, mais on dirait qu’ils ne s’y connaissent pas, c’est de l’idéologie, mais avec les mauvais moyens », dit la travailleuse en informatique de 63 ans, qui votera pour la candidate Chantal Jorg. Pour leur part, Patrick et Caroline se disent hésitants, chacun de leur côté, pour des raisons différentes.

« J’ai voté CAQ en 2018, et là, je ne suis pas complètement insatisfaite, mais, c’est vrai que Legault fait un peu mononcle et j’ai aimé le vent de fraîcheur de PSPP et de GND », explique la comptable de 47 ans.

Ingénieur, Patrick a été agréablement surpris par Paul St-Pierre Plamondon, mais encore pourrait pencher pour la CAQ.

« Les autres partis […] ils ont souvent des plans avec des objectifs trop à long terme qui ne sont pas réalisables

Une certaine satisfaction à l’égard du gouvernement Legault revient dans le discours de personnes qui ne voteront pourtant pas pour lui.

dans les quatre prochaines années. Maintenant, les priorités c’est les maisons, l’inflation », avance-t-il.

LA CAQ A MISÉ GROS

La CAQ, qui mise sur l’avocate spécialisée Audrey Murray, suscite la sympathie surtout pour sa gestion de la pandémie.

« J’ai envie de leur donner une chance de gouverner dans un monde normal. Ils sont arrivés, ont transformé des choses comme les commissions scolaires, puis tout a figé avec la pandémie », dit Pierre, enseignant de 50 ans.

Au cours de cette journée complète de rencontres aléatoires, une seule personne assure que son vote ira au PLQ.

« J’aime leur vision d’ouverture et de tolérance », me dit Nourredine, chauffeur de taxi que je croise au parc Maurice-Richard.

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2022-09-27T07:00:00.0000000Z

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