Le Journal de Montréal

On craignait un acte terroriste

Un étudiant de 18 ans a été arrêté hier par la GRC concernant ses liens avec l’État islamique

CAMILLE PAYANT ET MICHAËL NGUYEN – Avec Antoine Lacroix et Jonathan Tremblay

Un étudiant en aérotechnique de 18 ans arrêté par la GRC, qui craignait qu’il commette un acte terroriste, devra porter un bracelet électronique en permanence en attendant qu’on analyse toute la preuve contre lui.

Les autorités ont arrêté hier matin Mohamed Amine Assal, qu’elles allèguent être un sympathisant de l’État islamique (EI). Il a été remis en liberté en après-midi sous d’importantes conditions.

Ce sont des renseignements fournis par le Federal Bureau of Investigation (FBI) aux États-Unis qui ont mis la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sur la trace du jeune Montréalais.

Dans les derniers mois, Assal aurait tenté de radicaliser plusieurs personnes, dont son jeune frère de 9 ans, ainsi que partagé et traduit du matériel de propagande violent, selon l’affidavit de la GRC en vue de son arrestation.

L’étudiant en maintenance d’aéronef à l’École nationale d’aérotechnique, affiliée au Cégep Édouard-Montpetit de Longueuil, aurait aussi créé un groupe sur le réseau social Telegram avec une vingtaine de ses collègues de classe afin de les convaincre de soutenir l’État islamique.

MESSAGES INQUIÉTANTS

Il y a un mois, Assal aurait discuté avec un autre utilisateur de Telegram de la fabrication d’une bombe artisanale, mentionnant au passage la poudre noire et les clous à attacher au tuyau.

Quelques semaines plus tôt, des messages envoyés par Assal auraient laissé transparaître sa volonté de quitter le Canada pour aller rejoindre un état islamique.

Le territoire de l’EI a été réduit à presque néant il y a exactement quatre ans, lors de la chute de Baghouz, en Syrie.

« Nous avons besoin que le terrorisme redevienne la norme... faisons-en la nouvelle tendance », aurait notamment écrit Assal sur Telegram, selon l’affidavit.

Une source du FBI aurait appris qu’il fréquentait une mosquée où le cheikh soutiendrait le groupe terroriste. D’autres fidèles rencontrés à cet endroit appuieraient aussi l’EI, indique-t-on dans l’affidavit.

Celui qui prônerait la violence envers les non-musulmans aurait également partagé son fantasme de commettre une attaque terroriste dans un rassemblement de politiciens, comme en témoignent des messages retranscrits dans la déclaration sous serment.

« … et ils entreront dans un bâtiment et commettront un carnage de politiciens [...] c’est faisable et ce serait considéré comme une opération martyre », a écrit Assal en anglais.

COMPARUTION

Mohamed Amine Assal a comparu par visioconférence au palais de justice de Montréal, hier après-midi, afin qu’il s’engage à ne pas troubler l’ordre public.

Il a été remis en liberté sous une longue liste de conditions, dont celles de porter un bracelet GPS en permanence, de ne pas posséder de téléphone ou clavarder sur les réseaux sociaux et de respecter un couvre-feu.

Le terroriste allégué devra également remettre son passeport aux autorités et ne pourra quitter le Québec.

« Ça montre à quel point les autorités ont pris ça au sérieux. [...] J’aurais de la misère à imaginer d’autres conditions [plus sévères] », a mentionné son avocat, Michael Morena.

L’arrestation de Mohamed Amine Assal visait « à perturber les activités suspectes », selon la GRC.

Aucune accusation de terrorisme n’a toutefois encore été déposée dans ce dossier.

« L’enquête se poursuit et l’ensemble de la preuve sera analysé », a indiqué le corps policier dans un communiqué.

Une perquisition était en cours à son domicile hier matin, rue Bourgoin, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal. Les autorités souhaitaient y amasser des éléments de preuve.

ACTUALITÉS

fr-ca

2023-03-24T07:00:00.0000000Z

2023-03-24T07:00:00.0000000Z

https://jdm.pressreader.com/article/281505050467112

Quebecor Media