Le Journal de Montréal

Inconsolable depuis que sa fille de 6 ans a été tuée

La mère de l’enfant a écopé de 10 ans de pénitencier, hier

MICHAËL NGUYEN

Presque trois ans après qu’une mère a tué sa fillette de 80 coups de couteau, le père de l’enfant reste inconsolable, tandis que la grande soeur de la victime ne veut plus rien savoir de sa mère qui a écopé de 10 ans de pénitencier, hier.

« Ma petite Maélie avait un coeur d’or, elle était souriante… Je n’ai pas de mots pour expliquer comment ton absence est douloureuse, je voudrais te serrer dans mes bras et dire que tout va bien », a lancé en retenant ses larmes Steve Augusto-Nogueira, le père de Maélie Brossoit-Nogueira, hier au palais de justice de Montréal.

Juste après, c’était au tour de la grande soeur de la victime de livrer un vibrant hommage à « la personne la plus importante à [ses] yeux ».

« Ma mère me l’a enlevée, a dit la jeune femme. Je souhaite [à ma mère] de vivre le mal que je vis chaque jour. La peine qui sera imposée ne sera jamais assez pour ce qu’elle nous a fait subir. »

Assise dans le box des accusés, Stéphanie Brossoit, 39 ans, a éclaté en sanglots en entendant ces paroles en lien avec son crime commis en juillet 2020.

TROP DE DROGUE

À l’époque, la femme avait des problèmes de consommation de drogue, mais la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) avait conclu qu’elle pouvait s’occuper de son enfant.

« La DPJ a fermé le dossier en concluant qu’il n’y avait pas de risque pour Maélie », indique le document de cour.

Ainsi, au moment du drame, Brossoit n’avait pas dormi depuis plusieurs jours. Pour « faire sa journée » et passer du temps avec sa fillette dont elle avait la garde ce jour-là, elle avait consommé du speed. Puis, pour dormir le soir, elle a pris un cocktail de GHB, de cannabis et de Seroquel, la menant à une psychose.

« Ses pensées lui disaient qu’elle devait donner des coups de couteau à son enfant pour la sauver », indique le résumé des faits.

« JE VAIS MOURIR »

Brossoit a ainsi poignardé 80 fois la petite, qui a tenté de se réfugier dans la salle de bain du logement, situé dans le quartier Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, en criant : « Je vais mourir ».

« Je sais que j’ai fait la pire chose au monde », a dit Brossoit aux policiers, juste après son arrestation.

Pour Mes Elfriede Duclervil et Roxane Sicotte de la défense, Brossoit avait de bonnes chances d’être acquittée en plaidant l’intoxication extrême, mais elle a plutôt choisi de plaider coupable d’homicide involontaire, évitant ainsi la prison à vie.

À la suggestion des parties, elle a écopé de 10 ans de pénitencier, mais compte tenu de la détention préventive, il lui en reste six à purger.

« C’est un drame d’une tristesse inouïe qui n’aurait pas dû survenir », a commenté le juge Yvan Poulin, en souhaitant le meilleur aux proches de la petite Maélie.

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2023-03-24T07:00:00.0000000Z

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