Le Journal de Montréal

Une enquête de nouveau réclamée sur l’ingérence

ANNE CAROLINE DESPLANQUES

OTTAWA | L’opposition resserre l’étau sur Justin Trudeau en réclamant de nouveau une enquête publique sur l’ingérence étrangère, cette fois par l’adoption d’une motion à la Chambre des communes.

La motion parrainée par le député néo-démocrate Peter Julian a été appuyée par 172 élus contre 149 au terme d’une période de questions mouvementée encore une fois dominée par l’enjeu de l’ingérence chinoise.

Le gouvernement Trudeau refuse toujours de lancer pareille enquête, attendant l’avis de son rapporteur spécial, David Johnston.

« Nous avons mis en place des mesures robustes pour contrer ces ingérences étrangères, a affirmé le ministre des Affaires intergouvernementales Dominic LeBlanc. La nomination de David Johnston fait suite à cet effort de les renforcer davantage. »

DEMANDE RÉITÉRÉE

Mais l’opposition n’en démord pas. « Ce n’est pas au premier ministre de nommer son ami pour réfléchir si oui ou non, peut-être un jour éventuellement, il faut déclencher une commission d’enquête. C’est maintenant qu’il faut passer à l’action », a lancé le député bloquiste Alain Therrien.

L’opposition est particulièrement remontée par de nouvelles allégations visant le député torontois Han Dong.

Mercredi, un reportage de Global News basé sur deux sources anonymes a allégué que le député Dong aurait suggéré à un haut fonctionnaire chinois au Canada de retarder la libération de Michael Kovrig et Michael Spavor, les deux Canadiens qui ont été arrêtés en Chine en décembre 2018.

M. Dong, qui nie en bloc, s’est retiré mercredi du caucus libéral pour siéger comme indépendant le temps de blanchir son nom. Hier, il a voté en faveur de la motion du NPD pour déclencher une enquête publique afin de faire toute la lumière sur toute cette affaire.

GRAVES ALLÉGATIONS

« Les allégations [de mercredi] soir envers un membre du caucus libéral sont tellement graves et sérieuses que les Canadiens doivent savoir la vérité. Cela touche nos institutions démocratiques et notre sécurité nationale », a lancé le député conservateur Bernard Généreux.

Mais Thomas Juneau, professeur à l’Université d’Ottawa, expert en sécurité nationale, appelle à prendre ces allégations avec des pincettes.

« Il y a un gros problème d’ingérence étrangère au Canada depuis plusieurs années et l’inaction du gouvernement est un réel problème, mais l’idée d’un procès public contre des individus sur la base de sources anonymes, je suis très mal à l’aise avec ça », dit-il.

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2023-03-24T07:00:00.0000000Z

2023-03-24T07:00:00.0000000Z

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