Le Journal de Montréal

BIDEN D’ACCORD POUR FERMER ROXHAM

Le président américain Joe Biden s’est posé à Ottawa quelques heures après l’entente entre les deux pays

RAPHAËL PIRRO - Avec Guillaume St-Pierre

OTTAWA | Le Canada et les États-Unis se sont entendus pour appliquer l’Entente sur les tiers pays sûrs à l’ensemble de la frontière canado-américaine, fermant de facto les passages irréguliers au chemin Roxham et ailleurs au pays.

Autrement dit, tous les demandeurs d’asile voulant traverser la frontière ailleurs qu’à un poste frontalier officiel seront refoulés.

En retour, le Canada s’est engagé à « accueillir 15 000 migrants supplémentaires au cours de l’année prochaine à titre humanitaire », en provenance de « l’hémisphère occidental », a indiqué au Journal une source gouvernementale.

L’an dernier, près de 40 000 migrants ont emprunté le chemin Roxham en direction nord. Depuis quelques mois, ils étaient de plus en plus nombreux à faire le chemin vers les États-Unis.

Les autorités américaines ont intercepté près de 3000 personnes l’année dernière à leur frontière avec le Canada.

Ce nouveau phénomène pourrait expliquer la plus grande ouverture de l’administration Biden à régler le dossier du chemin Roxham.

DUCLOS SE RÉJOUIT

Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, s’est réjoui de cette avancée.

« Je pense que c’est une très bonne nouvelle. Ça fait depuis des mois, je dirais même depuis des années que M. Trudeau et d’autres membres de l’équipe ministérielle travaillent fort là-dessus », a fait savoir le député de Québec.

Selon TVA Nouvelles, les discussions entre le gouvernement Trudeau et l’administration Biden demeurent « très délicates » sur le sujet.

Les négociations avec l’administration Biden sont demeurées discrètes afin de ne pas créer un afflux supplémentaire à la frontière, dans la perspective d’une éventuelle fermeture.

Une annonce officielle conjointe devrait avoir lieu aujourd’hui.

Le gouvernement de François Legault a mis de la pression sur le gouvernement Trudeau pour qu’il profite de la visite du président américain afin de faire avancer le dossier.

« On a travaillé très fort dans les dernières semaines pour s’assurer que M. Trudeau mette ça au-dessus de sa pile dans ses priorités avec M. Biden », a commenté le premier ministre caquiste quelques minutes avant d’entrer au Salon bleu, hier

« Je pense, a-t-il ajouté, que c’est important pour les Québécois que ce sujet-là soit abordé et éventuellement réglé. »

BIDEN DÉBARQUE

Cette entente met la table à la première visite officielle du président américain en sol canadien. Joe Biden a quitté la Maison-Blanche hier en fin d’après-midi pour se rendre en hélicoptère à la base militaire Andrews au Maryland où l’attendait Air Force One.

Son vol s’est posé à Ottawa aux alentours de 18 h 20.

Sur le tarmac, le président et la première dame des États-Unis ont été accueillis par la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, la vice-première ministre, Chrystia Freeland, et la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

Après leur arrivée, Joe Biden et son épouse Jill se sont rendus en soirée à Rideau Cottage pour un repas privé avec le couple Trudeau.

Les deux dirigeants doivent avoir une réunion de travail aujourd’hui, avant que M. Biden ne s’adresse au Parlement canadien.

C’est la première visite officielle d’un président américain au Canada depuis 2009, et elle doit marquer l’amitié retrouvée après la présidence de Donald Trump, qui entretenait une relation difficile avec Justin Trudeau.

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2023-03-24T07:00:00.0000000Z

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