Le Journal de Montréal

De plus en plus de vols à l’étalage

Les deux tiers des quincailliers disent que ce fléau a augmenté, entre autres à cause de l’inflation

RICHARD OLIVIER

Les quincailliers québécois déplorent une augmentation des vols à l’étalage dans leurs établissements, notamment à cause de l’inflation.

Plus des deux tiers (68 %) des membres de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT) ont répondu par sondage, début mars, qu’ils constataient une hausse des vols depuis deux ans.

Richard Darveau, président de l’AQMAT, fait un lien direct avec la hausse des prix à la consommation.

« L’inflation joue. Le manque de maind’oeuvre aussi. Le ratio employés/clients est plus faible qu’avant. Les gens malfaisants […] savent qu’il y a un peu moins d’employés pour contrôler. Ça met de la pression supplémentaire », affirme-t-il en entrevue à l’émission J.E. qui sera présentée ce soir à 21 h 30 sur les ondes de TVA.

L’AQMAT représente 1000 marchands, distributeurs et fabricants à travers la province.

Notre équipe s’est rendue chez l’un d’eux, une quincaillerie affiliée de RONA dans l’arrondissement Lachine, à Montréal, pour constater l’ampleur du problème.

« Ici, il y a des vols tous les jours » se désole l’assistant-gérant, Hugo Chartier, qui nous montre un emballage vidé de son contenu, la veille de notre visite.

« C’est une pomme de douche de 85 $. Quelqu’un en a volé 2 », dit-il.

MASQUÉS ET CAGOULÉS

Le magasin fait maintenant 3 inventaires par année au lieu d’un seul pour tenir le compte.

« L’année dernière, on s’est fait voler 60 000 $ sur un chiffre d’affaires de 8,5 millions $ », précise M. Chartier.

Même si son commerce a déjà installé plusieurs caméras de surveillance, ça ne dissuade pas tous les voleurs qui, depuis la pandémie, arrivent masqués et cagoulés.

« Il y a 2 ans, quand quelqu’un entrait de cette manière dans le magasin, je lui disais : tu ne peux pas rentrer dans un magasin comme ça. T’as l’air d’un voleur de banque. Maintenant, c’est le paradis des voleurs ! » raconte M. Chartier en nous montrant des vidéos de surveillance.

INTERNET, PARADIS POUR LE RECEL

Les voleurs ont aussi trouvé dans internet un paradis pour écouler la marchandise volée, avec des sites comme Marketplace (lié à Facebook) ou Kijiji, dénonce Richard Darveau.

« Grâce à ces plateformes, les gens, de façon anonyme et extrêmement efficacement, revendent dans l’heure [les fruits de] leur vol en magasin », dit M. Darveau.

Le président de l’AQMAT souhaiterait voir Facebook avertir plus clairement ses utilisateurs que s’ils achètent des biens volés sur la plateforme, ils peuvent se rendre complices d’un crime aux yeux de la justice.

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2023-03-24T07:00:00.0000000Z

2023-03-24T07:00:00.0000000Z

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