Trump aurait lancé une fausse alerte

Il a affirmé que son arrestation aurait lieu mardi

AFP | En annonçant samedi dernier qu’il serait inculpé et arrêté trois jours plus tard, Donald Trump « a créé une fausse attente » politique et médiatique, a accusé hier le procureur qui enquête sur l’ex-président des États-Unis.

Le milliardaire républicain de 76 ans, qui rêve de « regagner » la Maison-Blanche en novembre 2024, doit répondre devant la justice de l’État de New York, et son procureur de Manhattan Alvin Bragg, d’une affaire de paiement de 130 000 $. Juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016, il avait versé cette somme à une actrice de films pornos, Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison.

Samedi dernier, Donald Trump a réussi un coup d’éclat en écrivant sur son réseau Truth Social qu’il allait être « arrêté » le mardi suivant dans le cadre d’une inculpation au pénal par le procureur Bragg.

LA POLICE ÉTAIT PRÊTE

Dans les jours précédant mardi, la police de New York s’était préparée à l’arrestation du 45e président des ÉtatsUnis, craignant les débordements.

Son arrestation si elle se produit serait sans précédent dans l’histoire américaine.

La procureur Bragg, un élu démocrate à la tête du parquet de Manhattan depuis 2022 et qui a hérité de l’affaire Trump/Stormy Daniels, est resté muet depuis samedi.

Cependant, dans une lettre datée d’hier, adressée à trois parlementaires républicains et aussitôt rendue publique, une représentante de M. Bragg se plaint du message de samedi de M. Trump. Elle s’en prend aussi à une lettre que ces élus lui ont envoyée lundi, le sommant de témoigner devant une commission du Congrès.

Ces parlementaires de la Chambre des représentants à Washington accusent dans ce courrier consulté par l’AFP le procureur Bragg, un magistrat classé à gauche, de mener des « poursuites aux motivations politiques ».

SANS PRÉCÉDENT

« Votre lettre, a répondu la représentante de M. Bragg, est une intervention sans précédent dans une enquête locale en cours. »

Et, poursuit-elle, « la lettre n’est venue qu’après que Donald Trump eut créé une fausse attente sur le fait qu’il serait arrêté le jour suivant et après que ses avocats vous ont apparemment pressés d’intervenir ».

D’après des médias, la justice de New York a encore repoussé, peut-être jusqu’à la semaine prochaine, l’éventuelle inculpation pénale de Donald Trump qui doit être votée par un grand jury, un panel de citoyens aux larges pouvoirs d’enquête et qui travaille avec le procureur.