Le Journal de Montréal

Des armes à la tonne dans les écoles

En région, la Sûreté du Québec s’est emparée de 31 carabines et armes de poing depuis septembre

GABRIEL CÔTÉ

La violence dans les écoles n’est pas que l’affaire des grandes villes : des centaines d’armes à feu et de couteaux ont été saisis dans les écoles primaires et secondaires en région au cours des cinq dernières années, et la situation est d’autant plus préoccupante que le phénomène s’accélère.

Les données de la Sûreté du Québec sur la violence armée dans les écoles ont de quoi glacer le sang : seulement depuis le début de l’année scolaire en cours, 18 « carabines ou fusils » et 13 armes de poing ont été saisis. Pendant la même période, la police provinciale a également confisqué des dizaines de couteaux, des poings américains, du poison et du poivre de cayenne.

Ces statistiques montrent également une hausse marquée de ces confiscations d’une année sur l’autre. Ainsi, le nombre d’armes saisies est passé de 47 en 20192020 à 97 l’année suivante, et à 116 deux ans plus tard.

En parallèle, le nombre de dossiers répertoriés par la SQ à la suite de gestes violents dans les écoles a connu une nette augmentation dans les cinq dernières années, passant de 955 il y a cinq ans à 1184 l’année dernière.

À noter que ces données sont limitées aux territoires desservis par la SQ, et qu’elles excluent donc les grands centres qui disposent de leur propre corps de police.

Mais cette augmentation n’est pas que l’affaire des régions. À Laval, le nombre d’armes saisies dans les écoles a doublé entre 2020-2021 et 2021-2022, passant de 7 à 14, selon les données sur le service de police de la municipalité.

Pour la même période, le nombre d’épisodes de violence nécessitant l’intervention de la police est passé de 62 à 110. Si la tendance se maintient, ce nombre sera dépassé cette année.

LA POINTE DE L’ICEBERG

C’est la députée libérale Marwah Rizqy qui a mis la main sur ces données au moyen d’une demande d’accès à l’information. « C’est fou », s’exclame-t-elle en entrevue.

Selon Mme Rizqy, ces chiffres ne sont que « la pointe de l’iceberg », car ils excluent le nombre d’armes saisies à la maison.

« Ce que ça montre aussi, c’est que le phénomène est partout au Québec. Ce n’est pas juste à Montréal qu’il y a de la violence dans les écoles », remarque la députée libérale.

DANS L’ANGLE MORT DE DRAINVILLE

Inquiète, Mme Rizqy demande depuis plusieurs semaines à la Commission de la culture et de l’éducation de se saisir d’un mandat d’initiative afin de mener des consultations auprès des services de police, des intervenants du milieu scolaire, et des experts. Elle s’explique mal pourquoi le gouvernement Legault refuse de donner suite à sa requête.

« Je comprends qu’ils ont identifié leurs sept priorités en éducation, mais un moment donné, ça ne marche pas que les jeunes soient forcés d’aller à l’école avec la peur au ventre », s’indigne-t-elle.

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2023-03-24T07:00:00.0000000Z

2023-03-24T07:00:00.0000000Z

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