Le Journal de Montréal

La mauvaise rhétorique caquiste sur les baisses d’impôts

PHILIPPE LÉGER Blogueur au Journal Chroniqueur et journaliste

La CAQ ne s’attendait probablement pas à une réception aussi négative de sa « bonne nouvelle », soit sa baisse d’impôts.

Mon hypothèse : si telle résistance s’est manifestée, c’est aussi par la faiblesse des arguments caquistes pour justifier ce qui semble être une urgence pour la nation.

Trois arguments sont fréquemment utilisés. Un, le Québec est parmi les plus taxés des pays de l’OCDE. Il faut, donc, imiter les autres, dont l’Ontario, obsession du PM Legault, et nous « désimposer ». Deux, la classe moyenne souffre aussi, et ne pas le reconnaître, dit le PM, c’est être déconnecté de sa réalité. Trois, les Québécois la souhaitent, aussi simple que ça.

RHÉTORIQUE MOLLE

Pourquoi devrions-nous absolument imiter les autres provinces canadiennes – où les inégalités sont plus fortes qu’au Québec ? En quoi l’Ontario devrait-il être notre modèle, le barème d’excellence à suivre, alors que l’économie québécoise roule bien ?

La « classe moyenne » est un concept fourre-tout, sans véritable fondement économique. En quoi la situation de quelqu’un qui gagne 90 000 $ par année est-elle la même que celle d’un salarié de 45 000 $ ? Tous les deux sont considérés de la classe moyenne, mais ils ne sont pas dans la « même classe moyenne ».

Aujourd’hui, un vit davantage les conséquences de l’inflation que l’autre. Et pourtant, celui de la « haute classe moyenne » bénéficie d’une plus grande baisse d’impôts.

Et en quoi le souhait des Québécois d’une baisse d’impôts est-il valable, sachant que ce souhait sera toujours là. D’année en année, de budget en budget. Y a-t-il une différence entre le « souhait » et le « nécessaire » sachant les incertitudes à l’horizon ? C’est le principe de l’impôt progressif, mais à l’envers, que propose la CAQ.

TRAJECTOIRE LIBÉRALE

Certes, la CAQ investit massivement en santé et en éducation. Or, pour le reste, le gouvernement Legault emprunte de plus en plus le même langage, la même rhétorique que le PLQ utilisait autrefois, autant sur les questions économiques qu’identitaires. Du sous-Charest ou du sous-Couillard, c’est selon. La coalition arc-en-ciel caquiste est-elle en train de s’ajouter une couche de peinture rouge ?

OPINIONS

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2023-03-24T07:00:00.0000000Z

2023-03-24T07:00:00.0000000Z

https://jdm.pressreader.com/article/281883007589160

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