Le Journal de Montréal

Legault veut mettre en échec le protectionnisme américain

Il souhaite pour ce faire que le Canada soit intégré au Buy American Act

NICOLAS LACHANCE

« ON AIMERAIT ÇA QUE LE CANADA FASSE PARTIE DU BUY AMERICAN ACT. ON A DES STANDARDS AUTANT AU NIVEAU DE LA MAIN-D’OEUVRE QUE DE L’ENVIRONNEMENT QUI RESSEMBLENT AUX ÉTATS-UNIS »

– François Legault

L’incertitude économique et le protectionnisme américain font peur au gouvernement du Québec, si bien que le premier ministre souhaite que le Canada intègre le

Buy American Act et qu’ainsi les barrières économiques tombent avec les États-Unis.

« On aimerait ça que le Canada fasse partie du Buy American Act. On a des standards autant au niveau de la maind’oeuvre que de l’environnement qui ressemblent aux États-Unis. Donc, contrairement au Mexique, on aimerait ça », a déclaré François Legault, à sa sortie de la période de questions, hier.

Le Buy American Act peut imposer l’achat de biens produits sur le territoire américain de la part du gouvernement américain.

PROTÉGER DES SECTEURS SPÉCIFIQUES

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, admet qu’il craint ce protectionnisme américain en cette période d’incertitude économique.

Il milite auprès d’Ottawa pour la création d’un Buy American Act canadien qui toucherait certains secteurs spécifiques.

« Oui, je suis inquiet sur une base systémique », a affirmé le ministre Pierre Fitzgibbon. « J’ai toujours craint le BAA [Buy American Act] parce que les Américains ont des mesures costaudes pour attirer les investissements. »

MISER SUR NOS FORCES

M. Fitzgibbon indique qu’il a eu beaucoup de discussions avec ses homologues au fédéral afin qu’il puisse y avoir des mesures particulières qui pourraient être comparables.

« Avec monsieur Champagne et le ministère des Finances de Mme Freeland, on a eu beaucoup de discussions pour que, pour des projets spécifiques, nous puissions avoir une aide qui serait assez comparable avec le [Buy American Act ] », a-t-il signalé, estimant que le Québec est « capable de jouer ses cartes sur des projets spécifiques. »

Selon le ministre, le Québec peut résister aux Américaines et être compétitif afin d’attirer les investissements grâce à sa filière batterie.

« Si les gens veulent de l’énergie verte, on est les seuls. À un moment donné, il va falloir que les gens acceptent qu’accéder à l’énergie renouvelable, il y a une prime à ça », a-t-il fermement indiqué, plaidant qu’il y a des avantages d’investir au Québec.

« Le Québec, on est encore très attractif au niveau des universités, au niveau de nos centres d’innovations. »

L’ARGENT N’EST PAS LE SEUL FACTEUR

Il affirme que l’argent n’est pas la seule raison qui pousse les entreprises à s’installer à un endroit particulier.

« Si c’est juste l’argent qui est la seule raison pourquoi ils viennent ici, c’est la mauvaise raison », a-t-il dit.

Selon lui, il y a de nombreux secteurs économiques dans lesquels le Québec se démarque, notamment les zones d’innovation, comme celle de Bécancour et sa filière batterie.

ARGENT

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2023-03-24T07:00:00.0000000Z

2023-03-24T07:00:00.0000000Z

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