Le Journal de Montréal

Les dirigeants d’Airbnb forcés de rendre des comptes à la ministre

Caroline Proulx promet d’agir pour que la plateforme prenne ses responsabilités

PATRICK BELLEROSE

Les représentants d’Airbnb se sont emmurés dans le silence à la sortie d’une rencontre avec la ministre Caroline Proulx au sujet de l’incendie qui aurait fait sept victimes dans le Vieux-Montréal.

Le directeur régional d’Airbnb, Nathan Rotman, et sa collègue, la conseillère Camille Boulais-Pretty, avaient été convoqués par la ministre du Tourisme après la tragédie qui a fait au moins deux morts et cinq disparus dans un logement affiché illégalement sur la plateforme de location à court terme.

Mais les deux représentants d’Airbnb ont refusé de répondre aux questions des médias, au terme de l’entretien d’une trentaine de minutes.

CHANGEMENTS À LA LOI

Questionné à savoir s’ils souhaitaient s’adresser aux familles des victimes, M. Rotman s’est contenté de dire que l’entreprise avait déjà publié un communiqué. Dans celui-ci, il s’était dit de tout coeur avec les victimes et leurs familles, en plus d’assurer qu’ils collaboraient avec les autorités.

Avant la rencontre, la ministre Caroline Proulx a promis de serrer la vis à l’entreprise de San Francisco.

« Ce qui est étonnant, je vous dirais, c’est que depuis la tragédie, il y a des centaines et des centaines d’annonces illégales qui ont disparu d’Airbnb, particulièrement du côté du VieuxMontréal », a-t-elle souligné.

Après son entretien, le cabinet de Mme Proulx a diffusé un bref communiqué.

« La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a avisé Airbnb de ses intentions de réviser la Loi sur l’hébergement touristique pour rendre les plateformes d’hébergement collaboratif imputables », a déclaré son cabinet.

« La ministre a insisté pour qu’Airbnb prenne ses responsabilités et fasse preuve de plus de proactivité que ce qui a été fait jusqu’à présent dans ce dossier », poursuit le communiqué.

Québec a l’intention d’obliger les annonceurs à afficher leur numéro de permis accordé par la Corporation de l’industrie touristique du Québec avec leur offre de logement sur Airbnb. Les contrevenants seront mis à l’amende.

LE FINANCEMENT PAS AU RENDEZ-VOUS

Mais Québec et Montréal se relancent à savoir qui doit intervenir lorsqu’un logement est affiché illégalement. Présentement, les municipalités en ont la responsabilité, mais le financement n’est pas au rendez-vous.

Hier, la députée libérale Virginie Dufour a fait valoir que les sommes récoltées avec les amendes imposées aux logements illégaux pourraient financer les inspecteurs municipaux.

Pour le Parti Québécois, c’est plutôt le gouvernement québécois, par le truchement du ministère du Tourisme ou de Revenu Québec, qui devrait assumer cette responsabilité.

ARGENT

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2023-03-24T07:00:00.0000000Z

2023-03-24T07:00:00.0000000Z

https://jdm.pressreader.com/article/281968906935080

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