Le Journal de Montréal

L’immobilisme dénoncé

Sylvain Croteau a failli quitter son rôle de consultant auprès de la LHJMQ

Richard Boutin l∫ RBoutinJDQ

Le directeur général de Sport’Aide, Sylvain Croteau, est venu bien près de quitter son rôle de consultant auprès de la LHJMQ, il y a un mois, devant l’immobilisme du circuit junior québécois.

Croteau a fait cette révélation hier, à l’occasion de son passage à la Commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée, qui tente de voir clair sur les abus subis dans le sport, tout en précisant au Journal que ses propos ne visaient pas l’ancien commissaire Gilles Courteau mais bien l’ensemble de l’organisation.

« Je sentais une volonté de la LHJMQ, mais j’avais besoin d’une volonté réelle pour continuer, a raconté le membre du comité indépendant au sein du programme d’aide aux joueurs. Je voulais qu’il y ait des actions concrètes bientôt et je dénonçais l’inaction de l’ensemble du circuit. »

La LHJMQ a confirmé qu’un code de vestiaire verrait le jour à l’automne, sans toutefois pouvoir confirmer qu’il serait prêt pour le début de la prochaine saison.

« Ce n’est pas une recette magique, a illustré le DG de Sport’Aide. Tu ne construis pas une maison avec un marteau seulement. C’est un ensemble de mesures et de l’éducation qui vont permettre de changer la culture et la participation de tous les intervenants est nécessaire. C’est une opportunité dont on doit profiter. »

UN COMITÉ INDÉPENDANT

La LHJMQ s’est aussi ravisée en confiant à un comité indépendant les futures plaintes des joueurs au lieu de les traiter à l’interne. « Je ne doute pas du professionnalisme de la dame dont c’était le rôle, mais il faut se mettre dans les souliers d’une victime pendant trois minutes, a souligné Croteau qui a aimé les premiers commentaires du nouveau commissaire Mario Cecchini, qui entrera en poste au début de mai.

« La victime devait contacter une employée payée par la ligue. Il ressentait la crainte de ne pas être cru, de représailles. Il y avait un besoin pour un comité indépendant afin que les victimes puissent déposer leur plainte en toute quiétude. »

PAS D’ABOLITION

S’il dénonce haut et fort les initiations abusives, Croteau estime que l’abolition des initiations dans la LHJMQ ou dans tout autre sport n’est pas souhaitable.

« Ça serait la pire erreur d’abolir les initiations, a-t-il affirmé. En situation d’urgence et devant l’éveil collectif, on voudrait que tout change en un claquement de doigts, mais ce n’est pas réaliste. C’est trop ancré dans la culture et on a besoin d’un travail de longue haleine. Il y a du positif dans les initiations quand c’est bien fait et bien encadré. »

« Ça serait tentant de miser sur la tolérance zéro, de poursuivre le DG de l’organisme qui a vu le jour en 2017, mais ça serait une façon de se mettre la tête dans le sable et de se débarrasser du problème. En optant pour la tolérance zéro, on ne ferait pas de différence entre les bonnes initiations qui favorisent le développement et les événements de bizutage qui sont les mauvaises. »

SPORTS

fr-ca

2023-03-24T07:00:00.0000000Z

2023-03-24T07:00:00.0000000Z

https://jdm.pressreader.com/article/282402698631976

Quebecor Media