Le Journal de Montréal

L’ÉTÉ DES EXTRÊMES

√ Météo √ Feux de forêt √ Récoltes perdues √ Accidents √ Vacances gâchées

DOMINIQUE LELIÈVRE – Avec Olivier Faucher, Marianne Langlois, Frédérique Giguère et Louis-Philippe Messier

Immenses feux de forêt, averses records, temps violent… L’été 2023 au Québec a été celui des extrêmes avec une sécheresse provoquant des brasiers ravageurs en forêt et des précipitations qui n’en finissent plus, au sud.

L’été a démarré avec des températures chaudes et sèches qui ont créé le terreau fertile pour les incendies de forêt.

Ces feux, d’une proportion jamais vue, ont tenu le Québec en haleine, forçant l’évacuation de milliers de personnes et occupant toujours les équipes de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

« On parle de 5,25 millions d’hectares brûlés […] depuis le début de l’année, ce qui est comparable à la superficie du Costa Rica », souligne le météorologue Nicolas Lessard, de MétéoMédia.

Ces feux dans le nord du Québec ont aussi miné la qualité de l’air, faisant de Montréal l’une des pires villes au monde.

Puis, rapidement, un tenace régime d’instabilité météorologique s’est installé sur le sud de la province, assombrissant les vacances de nombreux Québécois et fracassant plusieurs vieux records de précipitations.

À Sherbrooke seulement, il est tombé depuis le 1er juin deux fois plus de pluie que la normale. « C’est complètement fou », s’exclame M. Lessard.

ACTIVITÉS GÂCHÉES

Toute cette pluie est venue gâcher bien des activités estivales. À Montréal, par exemple, l’horaire de l’Omnium de tennis s’est compliqué à plusieurs reprises. À Québec, le populaire FEQ a aussi subi quelques douches froides et les activités intérieures ont eu la cote.

« Ça fait mal aux affaires et au moral, mais ça n’arrive qu’à peu près tous les 15 ans, un été de bouette de même ! » s’exclame Yves Gingras, copropriétaire du camping Domaine du Rêve à Sainte-Angèle-de-Monnoir, en Montérégie, un complexe de 800 terrains.

« Pratiquement toutes les villes québécoises ont vu des anomalies de précipitations », poursuit le météorologue Nicolas Lessard.

Comme si toute cette flotte n’était pas suffisante pour jouer les trouble-fêtes, elle traînait aussi avec elle un temps d’une rare violence.

La foudre a frappé le territoire québécois tous les jours, sans exception, en juillet et dans la première moitié d’août.

Cinq tornades ont également été recensées, ce qui est somme toute habituel, indique M. Lessard.

CANICULE MARINE

Comment expliquer toute cette pluie ? « L’eau de l’Atlantique est anormalement chaude, tant au niveau du golfe du Mexique que dans les Maritimes canadiennes », révèle le météorologue de MétéoMédia.

Cette « canicule marine » a donné plus d’énergie à l’atmosphère, et donc, un plus grand potentiel d’averses.

« En termes de temps qu’il fait dehors, ce n’est pas [le type] d’été où on a pu profiter au maximum, par exemple, de nos piscines ou de la plage », résume M. Lessard.

Si les vacances de nombreux Québécois ont été gâchées par les aléas de la météo, les conséquences pour les agriculteurs ont quant à elles été catastrophiques.

Dans les champs complètement inondés, où les récoltes ont été noyées, des maraîchers rapportent des pertes presque totales.

En plus de s’être déroulées sous la flotte, les vacances de la construction ont aussi été particulièrement meurtrières sur les routes. Un triste bilan qui met en lumière l’importance de rester vigilants lors de nos déplacements.

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2023-08-19T07:00:00.0000000Z

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