Le Journal de Montréal

LE VISAGE BIENTÔT RECONNU

Pour éviter la fraude des permis de conduire

NICOLAS LACHANCE

Après le lancement catastrophique de sa transformation numérique, la Société de l’assurance automobile du Québec se lance dans la reconnaissance faciale afin d’assurer l’intégrité des détenteurs de permis de conduire.

Selon le plan annuel des ressources informationnelles du ministre du Numérique, Éric Caire, le projet sert à « introduire une solution de reconnaissance faciale » pour optimiser la banque photo de la SAAQ.

C’est la technologie Cognitec du fournisseur Thales DIS Canada qui a été retenue par la société d’État.

L’entreprise qui utilise les données biométriques est entre autres spécialisée dans la recherche d’images faciales dans des bases de données (voir encadré).

Récemment, le lancement catastrophique de la nouvelle plateforme numérique SAAQclic jumelé à la mise en service du premier jalon de l’identité numérique québécois a tourné au vinaigre, provoquant une transition chaotique et de longues files d’attente à l’extérieur des SAAQ.

En entrevue, le porte-parole de la SAAQ assure que tout est réalisé dans le respect des règles gouvernementales.

Les autorités de SAAQ ont donné leur aval à la réalisation de ce projet qui a également été désigné d’intérêt gouvernemental par le ministère de la Cybersécurité et du Numérique (MCN).

« On parle de projet de reconnaissance faciale, ça fait toujours un peu peur au monde. Mais nous, le projet, au lieu de dire que c’est de la reconnaissance faciale, on va plutôt parler de gestion documentaire de notre banque de photos », a indiqué Gino Desrosiers, le coordonnateur des relations médias à la SAAQ.

« FAIRE LE MÉNAGE » DANS LES PHOTOS

Or, le projet se nomme bel et bien : « solution de reconnaissance faciale pour les photos du permis autorisant la conduite de véhicules routiers. »

Les photos emmagasinées dans son système seront visées par le logiciel. Ceci va permettre à la société d’État de « faire le ménage » de sa banque de photo de permis de conduire et s’assurer d’éviter les doublons, rectifier des erreurs et déceler des fraudes, soutient M. Desrosiers.

« Dans le cas où on aurait deux photos différentes avec les mêmes informations, on pourrait vérifier afin de voir s’il n’y a pas eu une tentative de fraude, si quelqu’un essaie de se faire passer pour quelqu’un d’autre », a-t-il précisé.

PAS DE SURVEILLANCE

La technologie biométrique pourrait servir à faire de la surveillance, mais il ne s’agit pas de l’objectif de la SAAQ, signale le porte-parole.

« Ce n’est pas le but […] Ce n’est pas prévu que quelqu’un se présente et qu’en franchissant la porte d’un centre de service de la SAAQ, que son dossier apparaisse directement à l’ordinateur. »

La société d’État qui gère près de 5,5 millions de dossiers réfléchit à un tel projet depuis 2017.

L’apparition de nouvelles technologies sur le marché en 2020 a accéléré la réflexion et le projet a été mis en branle à l’interne.

La SAAQ a investi 600 000 $ pour la rédaction du dossier d’affaires ainsi que la réalisation du processus d’appel d’offres public.

Il s’agit du deuxième projet de reconnaissance faciale gouvernemental. Le ministère de la Cybersécurité et du Numérique travaille également sur une technologie du genre pour son projet d’identité numérique.

LA UNE

fr-ca

2023-04-04T07:00:00.0000000Z

2023-04-04T07:00:00.0000000Z

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