Le Journal de Montréal

Le manque de refuges pour les femmes déploré

AGENCE QMI | Les services offerts par les refuges pour les femmes ont diminué au cours des dernières années, même si elles représentent 30 % de la population itinérante au Québec.

Selon le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal, les refus d’accès à des hébergements pour les femmes ont augmenté de plus de 70 % au cours des 12 dernières années.

Pour répondre à la demande et pour venir en aide aux femmes, les organismes demandent ainsi plus d’argent de Québec.

Si les femmes représentent 29 % de la population itinérante, les données d’Infrastructure Canada révèlent que seulement 13 % des lits d’urgence au Québec se trouvent dans des centres réservés aux femmes. C’est un problème, car bien des femmes qui sont dans la rue évitent les refuges mixtes.

« Elles ne veulent pas partager les mêmes espaces que les agresseurs et subissent des violences à l’intérieur comme à l’extérieur de ces centres », explique la coordinatrice à La rue des Femmes, Ann-Gaël Whiteman.

INQUIÈTE

Après 12 ans dans la rue, Dominique Martel craint le pire pour les femmes en situation d’itinérance.

« L’hiver s’en vient et ça me fait peur. Beaucoup de femmes vont mourir dans la rue », s’inquiète Dominique

Martel, une femme de 57 ans en situation d’itinérance, en entrevue avec

24 heures.

« Je trouve ça triste, parce que les hommes ont plus de ressources que nous et dans le fond, c’est nous les plus vulnérables, les femmes dans la rue », ajoute celle qui affirme s’être retrouvée dans la rue après avoir développé un des symptômes de trouble de stress post-traumatique après un événement violent.

COMME SA MAISON

Dominique Martel essaie aujourd’hui de s’en sortir avec l’aide de La rue des Femmes. L’organisme l’héberge à la Maison Jacqueline, un de ses centres réservés aux femmes.

« C’est comme ma maison. Je ne vais pas vraiment ailleurs. T’as trois repas. T’as des intervenantes à qui parler », explique Dominique Martel. Elle peut y dormir trois nuits, mais doit ensuite laisser la place à d’autres avant de revenir trois jours plus tard.

Avant, elle pouvait aussi compter sur l’aide de Chez Doris. Mais depuis fin septembre, Chez Doris a réduit ses services. Seul le refuge de jour demeure ouvert.

« Si la Maison Jacqueline n’existait pas, ça ferait longtemps que je me serais suicidée. [...] Je ne veux pas mourir dans la rue. Je veux mourir dignement. Le gouvernement fait rien pour nous aider. »

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2023-11-21T08:00:00.0000000Z

2023-11-21T08:00:00.0000000Z

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