Le Journal de Montréal

UN THRILLER TOURNÉ EN GASPÉSIE

MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecormedia.com

Gabriel Allard a trouvé une façon originale de produire son premier long métrage, La descente, un suspense psychologique qu’il a coécrit avec sa conjointe, l’actrice Catherine Bérubé. Plutôt que d’emprunter le chemin habituel en demandant l’aide des organismes publics, le réalisateur a décidé de financer le projet de façon indépendante, en vendant la moitié des parts de son film à des investisseurs privés.

C’est donc grâce aux quelque 34 personnes qui ont accepté d’investir dans leur film que Gabriel Allard et Catherine Bérubé lancent cette fin de semaine dans les salles du Québec ce thriller psychologique qu’ils portent à bout de bras depuis plus d’une dizaine d’années.

L’idée originale de La descente (Snow Angel, en version originale anglaise) a germé dans la tête du réalisateur en 2012, pendant un road trip dans l’ouest.

« J’ai toujours voulu faire des films, mais je pensais que c’était inaccessible », confie celui qui a déjà travaillé comme croupier dans une autre vie.

« On a flirté avec les institutions un peu au début, mais je ne voyais pas le chemin. C’est mon premier film. Personne ne me connaît et je fais un genre de film que les institutions ne financent pas généralement. »

INSPIRATION

Puis, en s’inspirant de ses modèles américains — les cinéastes Christopher Nolan, Robert Rodriguez et Darren Aronofsky, qui ont tourné leurs premiers films de façon indépendante —, Gabriel Allard a eu un flash.

« Je me suis demandé à quoi ça servait d’être propriétaire de tout le film si personne ne le voyait, explique-t-il. C’est là que j’ai eu l’idée de m’entourer d’une communauté. J’ai donc vendu la moitié des parts de profits du film à des investisseurs privés — 34 en tout. On a séparé l’autre moitié entre tous les membres de l’équipe de tournage. On se retrouve donc avec presque 80 propriétaires du film, ce qui fait en sorte qu’il a des chances d’être propulsé plus loin avec le bouche-à-oreille. Évidemment, mes techniciens ont été payés moins cher parce qu’on avait un budget plus restreint. Mais si le film arrive à faire de l’argent, tout le monde va en faire. »

Tourné en une vingtaine de jours à Saint-Octave-de-l’Avenir, en Gaspésie, La descente met en vedette Catherine Bérubé dans la peau d’une ex-professionnelle de la planche à neige qui vit des moments difficiles après avoir provoqué un accident mortel par l’alcool au volant.

« Le scénario du film a beaucoup évolué au fil des années, explique Catherine Bérubé. Il y a quelques années, en allant visiter les lieux de tournage, en Gaspésie, on a entendu à la radio l’histoire d’une famille qui a été décimée dans un accident provoqué par une récidive d’alcool au volant. Ça nous a vraiment marqués. J’étais enceinte, en plus. Ce fait divers nous a inspirés et nous a permis d’apporter de la profondeur et une raison d’être à notre film. C’est devenu plus profond qu’un simple thriller. »

La descente (Snow Angel ),à l’affiche depuis le 20 janvier.

CINÉMA

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2023-01-21T08:00:00.0000000Z

2023-01-21T08:00:00.0000000Z

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